Histoire de voir … histoires au pluriel
24 octobre 2023 à 13h00 au 24 octobre 2025 à 14h00
Le rugby toute une histoire, spécial coupe du Monde
Le rugby toute une histoire, spécial coupe du Monde Comme vous le savez, Histoire de voir … histoires au pluriel notre émission tous les mardis de 13 à 14h sur laClédesondes.fr, vous invite à l’occasion de la Coupe du Monde à réviser ou à connaître l’origine de ce sport comme on dit du côté du sud-ouest le « ruby con ».
2023, c’est le 10e championnat du monde de rugby et il se déroule en France, année du bicentenaire de la création de ce jeu moderne et qui devient de plus en plus populaire. 182 pays suivront la retransmission des matchs qui se dérouleront du 8 septembre au 28 octobre dans plusieurs stades de France.
Bordeaux accueillera cinq rencontres Grand stade, et met en place un village du rugby à la plaine des sports de Saint-Michel, qui sera ouvert pendant la retransmission des matchs.
Le match d’ouverture, quasiment une finale opposera le 8 septembre l’équipe de France à celle de Nouvelle-Zélande. Nous suivrons cette actualité sportive du ballon ovale, avec nos amis de l’association vivre en mélée pendant toutes cette période
le rugby toute une histoire …
- Quel pays a inventé le rugby ?
C’est en 1823 dans la ville de Rugby que William Webb Ellis aurait été le premier à traverser le terrain avec le ballon à la main… pour l’écraser dans le but de l’équipe adverse.
- Mais c’est une pratique ancienne ?
La pratique des jeux de balles remonte aux spartiates qui pratiquaient en Grèce, à Alexandrie et en Sicile un jeu d’équipe autour et à propos d’une balle nommé la phéninde, l’apporaxis ou l’episkyros.
Toutefois, les premiers jeux de ballons s’apparentant au rugby date de 1015 a. J.-C. dans le Japon de l’impératrice Akiko. La poétesse Murasaki Shikibud écrit un jeu de balle nommé kemari, importé déjà de Chine.
Les romains n’ont fait que l’adapter pour créer leur propos jeu appelé l’Harpastum. Les récits de l’Antiquité racontent comment dans les garnisons romaines, du temps de César jusqu’à Ausone, de Rome jusqu’à Saintes ou Narbonne, les citoyens et les militaires jouaient au jeu, qui préfigure le mieux notre rugby.
- Les règles étaient elles différentes ?
Le terrain était un vaste rectangle où les joueurs pouvaient se ceinturer ou se jeter au sol pour conquérir une balle petite et dure, qu’il fallait jeter de l’autre coté d’une ligne défendue par l’équipe adverse.
Bien avant l’apport décisif de Thomas Arnold, principal du collège de la cité de Rugby, dans la construction de notre jeu à quinze au XIXè siècle, les jeunes français pratiquaient deux jeux héritiers de l’Harpastum romain : la choule picarde, la soule et le mollat des Bretons, la melle, l’étoffe ou la boise des Normands et la barrette au Sud de Tours.
La barette : l’invention de ce jeu semble remonter à la Révolution. Elle se jouait sur une esplanade délimitée par des lignes de touche et de but. On trouvait au milieu des lignes de but, des poteaux écartés de 3 mètres et hauts de 4 mètres, reliés par une corde à 3 mètres de hauteur.
L’enjeu consistait à envoyer ou à porter la barrette (ballon de forme ovale, vessie de caoutchouc enrobée d’une gaine de cuir) au dessus de la corde ou derrière la ligne, soit en la frappant du pied, soit en la portant avec les mains. C’était très exactement l’ancêtre du rugby dit « à toucher », une version moins violente et plus douce du rugby.
- Qui et ou se pratiquait l’ancêtre du rugby moderne ?
Dans les établissements scolaires d’abord. La barette était pratiquée en Occitanie dans le Midi de la France, de l’Aquitaine jusqu’au Languedoc, de l’Océan Atlantique jusqu’à la Méditerranée, en poussant jusqu’en Isère le long du Rhône.
La choule nommée en Angleterre le hurling to goals se pratiquait avec une balle lisse que deux équipes se disputaient pour la lancer au milieu d’un cercle recouvert de papier le tout supporté par un poteau en bois. Les parties opposaient souvent d’un coté des hommes mariés, de l’autre des célibataires. L’enjeu de la partie était pour les vainqueurs de prendre part au branle, c’est à dire la danse des bals publics.
Sur le même principe la soule était plus rude et correspond au jeu anglais nommé curling over country. Il fut même interdit par le parlement de Rennes en 1686 pour revenir en force plus tard. Ce jeu se jouait entre groupes appartenant à des villages voisins. Il consistait à ramener le ballon en cuir, bourré de son, et pesant 4 kilogrammes (contre les 450 g du ballon de rugby) dans son village. Tous les coups étaient permis, jusqu’à tuer un adversaire ; ce jeu était une version populaire hyper violente et anarchique du rugby.
- Après leur interdiction par les autorités pour causes de violences comment en vient on aux règles actuelles du rugby ?
Thomas Arnold apporta une dimension morale et éthique à ces jeux en établissant, avec ses élèves du collège de Rugby, des règles du jeu et un code de conduite. A partir du jeu trop violent et brutal de la soule Thomas Arnold créa et codifia avec ses élèves le jeu de Rugby.
Un sport de combat collectif qui avait désormais pour but d’éduquer les jeunes en leur inculquant les valeurs de partage, de solidarité, de respect et de courage.
Rappelons que le mot sport est d’origine française (1828) et vient de l’ancien français « desport, puis déport, amusement, se déporter, s’amuser » .
- Et comment le rugby s’est imposé en France ?
La question est alors de savoir comment et pourquoi le rugby a progressivement supplanté en France à la fois la soule, mais aussi la barette. Le rugby aristocratique des collèges et des universités anglaises, « débarqua » au Havre (le HAC est le premier club de rugby français), mais poussa rapidement jusqu’à Paris. Sa diffusion quasi exclusive vers le Midi de la France, donc vers la zone où les français jouaient à la barette, a plusieurs explications :
- l’influence anglaise dans la région bordelaise, qui colporta le rugby dans le milieu universitaire et chez les négociants en vin.
- la diffusion du rugby par des étudiants de Bordeaux vers leurs villes ou villages d’origine dans tout le sud ouest, jusqu’ à Toulouse.
- le fait que le sud de la France était une région traditionnellement rebelle au pouvoir centralisé et catholique de Paris, ce qui exacerba la lutte qui opposait les instituteurs républicains et laïcs et les prêtres catholiques, à propos de l’éducation physique des enfants.
- ainsi, les instituteurs (associés aux militaires) choisirent le rugby pour ses valeurs de courage, de combat et de solidarité ; le clergé, traditionnellement plus rétif à la notion de contact physique et charnel entre joueurs, choisit le football et le basket. la formule pourrait être : le rugby aux républicains, le football aux catholiques.
- Ainsi par exemple, le rugby du sud ouest s’est-il étendu via les réseaux scolaires de Bordeaux vers les campagnes déchristianisées de l’ouest, via Mont de marsan et Dax ; tandis que le football et le basket trouvera un terrain favorable dans le Béarn catholique et au nord des grandes Landes grâce aux patronages catholiques.
- Le développement du rugby en Bretagne et en Normandie, terres de soule et géographiquement très proches de l’Angleterre, fut freiné, c’est un euphémisme, par l’hégémonie catholique de ces régions.
Quand on regarde la carte de France réalisée à partir du nombre de licenciés de rugby, on se rend compte que le rugby s’est préférentiellement diffusé dans le Midi de la France, l’Occitanie, et dans le centre.
Contenu puisé sur le site de la FFR
article de Frédéric Bonnet un des précurseurs de son enseignement au sein des écoles de la République, revient sur ces nouvelles mesures scolaires et universitaires. Depuis maintenant 15 ans, cet instituteur bordelais, pharmacien de formation, milite et travaille pour faire de cet enseignement un outil pédagogique incontournable dans les établissements scolaires. Fils de médecin militaire, Frédéric Bonnet s’est passionné pour le rugby dès que son instituteur nîmois l’a initié à cette discipline durant son année de CM2 à l’école de la Cigale, en 1979. Aujourd’hui, ce dirigeant du Rugby Club Villenavais fait partie du corps des enseignants référents, en sa qualité de membre des commissions scolaires, à la fois au comité girondin et à la FFR. Comme ses collègues référents, il incarne cette passerelle indispensable entre la fédération et l’Éducation nationale, pour mieux faire décoller ce programme ambitieux qu’est Écol’Ovale.
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