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Malie Létrange absence et hommage

Un hommage radiophonique pour une grande photographe Malie Létrange
Une tendre et lumineuse amie nous quitté ce 6 septembre 2023. Malie Létrange, photographe globe trotter s’en est allée dans les étoiles, photographier d’autres cieux.
Nous lui avions consacré il y a quelques années un article ici même : Malie Létrange une photographe globe-trotter de la Paix

Khadija Benlahoussine nous lit un peu plus bas,  la bio écrite par Malie il y a 10 ans maintenant.

Malie, je l’ai rencontré dans les années 90, elle revenait déjà du bout du Monde, le Brésil je crois. Occasion de monter une première exposition photo à Paris ensemble.

Suivie d’une seconde, et quand nous avons lancé notre travail autour du clown Chocolat, elle est venue, là aussi, avec ses photos sous le bras nous accompagner dans cette nouvelle aventure bordelaise.

Puis, pour notre “histoire de la laïcité à l’école”, elle nous a fourni des clichés sur les enfants du monde, dans leurs écoles en Afrique, en France en Asie, un peu dans tous les lieux, là ou Malie a « globetrotté » rapportant ces photos que nous vous présenterons en hommage, au Théâtre de l’Inox  du 8 au 15 mars 2024 .

Reporter – Photographe – Artiste – Poétesse – Humaniste – Femme d’engagement… telle était Malie un être généreux étrange et pleine d’attention à l’Autre.

Elle fut le témoin d’une époque ou avec le pouce tendu on pouvait encore faire le tour du Monde.

Notre émission de ce jour lui rend un premier hommage, la lecture de sa bio par Khadija Benlahoussine en première partie et des extraits d’une interview de Malie ou elle nous parle de son art, de ses rencontres et de sa vie.

Entretiens propose réalisés en mai 2014 comme présentation de son exposition photos chez les Compagnons d’Emmaüs dans sa ville d’Ivry.

Une voix, mais je le sais, nous le savons, là où elle est, l’œil de Malie nous protège !

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Une auto biographie présentée par Khadija Belahoussine

5 ans : une petite fille rêve de faire le tour du monde.

Malie Létrange 1ère photo 1950 Alger

Sa mère lui raconte « Perette et le pot au lait »… 1er grand chagrin. 10 ans : en famille, premier voyage. Rouen Alger sur le Bacchus, un pinardier, première photo à Tlemcen.

60 ans plus tard elle reste une des grandes photos.

22 ans : 6 mois au Mexique. Beaucoup de photos, beaucoup de voyages, le temps de sentir, regarder, découvrir. Lac de Patzcuaro – 6 heures du matin, dans la brume, un cliché de poésie et de méditation. C’est ça, je veux être reporter photographe, témoigner, partager.

Pendant 2 ans, une expérience comme une autre, secrétaire à la F.I.T.M., le boulot m’emmène à Pékin en 1965. Première Exposition Industrielle Française.*

Les États unis n’ont pas encore reconnu la Chine.

Avec un Nikon acheté à Hong-Kong, impressionnante photo de Chou En Laï, et bien sûr le quotidien de Pékin, les chinois, la muraille de Chine.

1967 à Paris, place Fürstenberg, manifestation des Beaux Arts dont le but est de lutter contre la Faim dans le Monde. Il y a encore du pain sur la planche !!!

17 avril 1967 deux photos en première page du Figaro. « Ca y est je suis photographe ! »

Un photographe qui ne connaît rien, ni au métier, ni à la technique, mais qui y croît. Vie de passion, de curiosité, d’échange, de découverte…

Les annonces du Figaro programment la nuit de St Cyr à l’opéra de Paris, sous la houlette du Président Charles De Gaulle, avec la création du Sacre du Printemps de Maurice Béjart. Je me dégotte un laissez-passer officiel pour l’évènement.

Grâce au ballet je fais bouger les montagnes. Dans mes rêves de gosses, les photos se sont souvent animées. Par quel miracle mes photos dansent dans un « flou artistique » comme on dit.

Des photos sont publiées et l’attaché de presse de l’Élysée m’en achète.

Juillet 67. Je pars pour Israël, avec un aller simple, il faut bien rêver. C’est la « guerre des 6 jours » Sdé Boker, le kibboutz de Ben Gourion. Il n’y est pas venu depuis 3 mois. J’y arrive 3h avant lui, j’ai traversé le désert dans un camion en compagnie de Jean-Sébastien Bach. Je me sentais au ciel. Je suis la seule photographe au Kibboutz et j’ai le cœur qui tape fort pendant que je fais les photos… Autre grande rencontre, Dany Kayes, le comédien interprète de Hans Christian Andersen qui a fait vibrer le cœur de toutes les petites filles est venu chanter pour soutenir le moral des troupes, rencontre avec la poésie et la tendresse.

Août 67. L’attaché de presse de l’Élysée me propose de me donner un badge officiel pour suivre le voyage de De Gaulle au Québec. On ne savait pas encore que ce serait le « Québec Libre ».

Et je ne savais pas qu’il existait des agences de presse.

Les Reporters Associés diffusent mon travail. Free-lance, je fais ce qui me plait.

Je cours du théâtre de la Ville au Théâtre des Champs Élysées en passant par Pleyel, l’Olympia et Bobino.

La chance me sourit. Un reporter-cameraman m’a dit « dans ce métier, si on n’a pas la chance, il vaut mieux ne pas le faire ».

Les portes s’ouvrent, les rencontres avec les artistes prestigieux, chanteurs, danseurs, comédiens, musiciens. Et plus que tout, les photos de la rue, attrapées au vol, à l’arraché pour l’amour de la lumière et de l’instantané.

Et bien sûr cette lumière qui est mon moteur et qui éclaire les enfants, les visages, les paysages du monde entier que j’ai commencé à visiter en essayant de prendre le temps, le temps de découvrir, se reconnaître, s’aimer.

Aujourd’hui je dis que je « peins » avec mes yeux.

Disons que c’est l’abstrait, la poésie qui me font vibrer et qui interpelle mon œil. 60 ans d’archives argentiques, passion des voyages, rencontre avec les autres, l’Autre.

Malie Létrange Pigeon vole Paris 1982

 

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