Histoire de voir … histoires au pluriel
24 octobre 2023 à 13h00 au 24 octobre 2025 à 14h00
Les goguettes, l’Histoire par la musique
L’Histoire par la musique, les chansons et les chansonniers
La goguette ou comment chanter et résister ensemble …
A écouter ici
ou lire ci dessous
Les goguettes ont été un phénomène populaire très répandu en France et en Belgique. Il prend ses sources au milieu du XVIIIè siècle, réunissant une société d’une vingtaine d’amis, plutôt des hommes, désirant chanter et passer ensemble un bon moment dans des lieux privés, domicile, caveau, puis dans les cabarets et autres guinguettes.
Le poète Pierre Gallet, organisait dans sa cave de joyeuses agapes, copieusement arrosées, où l’on composait des chansons égrillardes. Ce fut l’origine du nom donné à leur Société du Caveau, ancêtre et première goguette née en 1729 à Paris pour être précis. Le café du caveau logera au Palais Royal de 1762 à 1789.
Ce phénomène se développe sous la Révolution et se prolonge à la Restauration sous la forme de réunions chantantes populaires se réunissent dans des arrière-salles de cabarets ou dans des guinguettes qui prennent aussi le nom de goguettes.
Composées principalement d’ouvriers, elles apparaissent aux autorités comme des foyers de propagande bonapartiste ou républicaine, et les chansons qui s’y entonnent sont perçues comme des chants séditieux, mêlant les couplets bachiques, la gaudriole ou la paisible romance, du moins en façade,.
Ici et là résonnent parfois des chants plus énergiques et la Révolution de 1830 verra éclore toute une cohorte de chansonniers nouveaux qui braveront les interdits et produiront, entre autres, des chants démocratiques ou patriotiques (à la gloire de 1789). La Révolution de 1848 verra l’apogée des goguettes, le Second Empire un déclin à cause d’une répression dans tous les domaines qui lui sont sont hostiles, la chanson n’y échappant pas.
Elles formeront aussi la base de sociétés festives et carnavalesques partout en France, comme c’est encore le cas à Dunkerque par exemple. En 1902, on estime qu’il y en a, à ce moment-là des centaines à Paris et des milliers en France, jusque dans les hameaux les plus reculés.
Les goguettes ont disparu après la guerre de 14, laissant en vie quelques survivantes comme :
Les Barbaillans, la Fanfare des Bigophoneux chatelleraudais et les Rigolados de Châtellerault, les sociétés philanthropiques et carnavalesques de Dunkerque et sa région, le Ravanet à Menton, la goguette du Gamounet à Saint Bonnet près Riom, les cougourdons sospellois à Sospel, la goguette des Z’énervés à Paris, la goguette d’Enfer à Chassepierre en Belgique, la goguette des Jardiniers à Asnières ou la Fanfare bigophonique C’est Caïman trop Marrant ! à Paris ou les Bigophones de Metz-Rurange.
Vers une Renaissance ?
A Bordeaux aujourd'hui, l’Université Populaire relance la bonne idée d’une goguette :
"En goguette Simone. Une goguette c'est quoi ? Tu prends une chanson connue… T'enlèves les paroles… Tu écris tes propres paroles… Et tu la chantes !
A la Goguette on se retrouve donc autour d'une scène ouverte pour chanter ensemble et détourner sans vergogne des airs connus pour parler d'actualité internationale, nationale, locale ou intime. Pas besoin de chanter juste, ni bien, il suffit d'avoir quelque chose à dire et de le dire en chanson. Si désaccord il y a, on peut toujours répondre au goguettier... en chanson !"
Comme exemple un détournement d’actualité par le Ed Jonathan show 49/3 2’29
Et l’on poursuit par une anecdote :
A propos des bigophones, ce mot a désigné dans le langage populaire le téléphone, on disait aussi le biniou, autre référence musicale.
Or le bigophone ou bigotphone est un instrument de musique carnavalesque, un mirliton déguisé, d’aspect décoratif, bruyant, populaire, bon marché et facile à fabriquer et ressemblant étrangement aux vieux combinés des téléphones muraux, ancêtres de nos portables actuels.
Le grand public peut confondre la guinguette, lieu de bal, avec la goguette ou société chantante ; partir en goguette signifie aller faire la fête, expression issue du mot « gogue » (d’où vient également l’expression à gogo) qui, en ancien français, signifiait « réjouissance » et comme chacun le sait l’excès de boisson peut vous amener à dégobiller aux gogues (pour les amateurs du langage populaire) « gogue » signifiant boudin, ragoût, saucisse mais aussi « se gaver », terme usité dans notre région.
« Gogue » …. est aussi utilisé dans le sens de plaisanterie, donnant l’adjectif goguenard, celui qui est moqueur, railleur ce qui ramène à nos goguettes, mot qui date lui du milieu du XVIIe siècle
L’essentiel est le plaisir de partager la soirée joyeusement en chantant. Comme le rappelle le goguettier et quarante huitard Lesueur en 1858 dans sa chanson A la bonne franquette :
« Jadis, fuyant l’alexandrin,
Maint joyeux boute-en-train
Chansonnait sans fard et sans frein ;
A l’ancienne goguette,
On tournait un refrain
A la bonne franquette. »
En route pour une une promenade musicale !
Parmi les innombrables chansons créées jadis par les goguettiers on en trouve des célèbres à présent oubliées comme La Colonne qui lança Émile Debraux (1796-1831)
« Des lecteurs chagrins m’ont fait quelquefois le reproche d’avoir presque toujours introduit la politique dans mes chansons ; ce reproche m’a paru fort drôle : apparemment les braves gens qui me l’adressaient se sont imaginé que la chanson n’avait été inventée que pour célébrer l’amour et le vin, et probablement ils n’avaient jamais su qu’à l’exemple de la comédie, mais dans un genre beaucoup moins élevé, la chanson était consacrée à la censure des vices, des travers, des abus, et des ridicules du siècle ; or, dans le nôtre, où la politique a tout envahi, comment aurait-on pu faire des chansons sans que la politique vint se glisser sous la plume du chansonnier ? »
Émile Debraux commence à se faire connaître à travers des chansons à la gloire de Napoléon Bonaparte tel que Te souviens-tu ? en 1817 et La colonne en 1818. C’est ainsi qu’il contribue à la naissance de la Légende Napoléonienne. Il meurt le 12 février 1831 à l’âge de 35 ans de la phtisie, une forme de tuberculose dont il était atteint depuis un long moment, et est enterré dans la fosse commune au cimetière du Père-Lachaise. En son hommage, Charles Lepage écrira une chanson afin de récolter de l’argent pour sa veuve et ses enfants.
Mais Émile Debraux est surtout resté célèbre par la chanson du film “Fanfan la Tulipe” chantée et “dénaturée” à mon goût par André Dassary.
André Dassary né André Deyhérassary 1912- 1987 de Biarritz, fut est un chanteur d’opérette français. Un basque bordelais puisqu’il fit ses études à Saint Genès… La vague du yé-yé lui fut fatale. On comprend bien pourquoi.
La chanson Fanfan la Tulipe, date elle de 1819. Elle a été composée par Émile Debraux, qualifié de « Pape » des goguettes de la Restauration, grand diffuseur, avant Béranger et sans doute avec plus de force que lui, de la légende napoléonienne. Il fut une grande figure chansonnière de la première moitié du XIXe siècle.
Pour ma génération, Gérard Philippe l’a immortalisé dans le film de Christian Jacque réalisé en 1952. Un Fanfan, bondissant, rigolard, beau et amoureux de l’actrice italienne Luigia dit Gina Lollobrigida, son vrai nom. (quel nom et que de fantasmes autour de ces deux l et deux o .. ). On adresse aussi des clins d’œil à Noël Roquevert et tant d’autres artistes, seconds rôles magnifiques de ce film tout public et indémodable. Voici une version chantée plus proche de celle d’origine : « En avant, Fanfan la Tulipe, Oui, mill’ noms d’une pipe, En avant ! »
Linette Lemercier, Dominique Tirmont – Fanfan la Tulipe 2’07
On continue notre promenade, par un détour en Normandie.
« J’irai revoir ma Normandie » fut créée en 1836 par Frédéric Bérat. Elle eut un tel retentissement dans sa région d’origine qu’elle est devenue l’hymne de l’Île de Jersey ….
Frédéric Bérat, né le 20 ventôse de l’an IX (11 mars 1801 mort en 1855 à Paris) fut lui aussi un goguettier, compositeur et chansonnier français. Ce fils de bourgeois apprend seul à jouer du piano. Il finit par embrasser la carrière de chansonnier. Il compose nombre de chansons à succès, dont « La Lisette de Béranger » (1843), en l’honneur du célbre chansonnier qui le prend un temps sous sa protection.
Et maintenant on vous livre une version décoiffante, on dirait aujourd’hui politiquement incorrecte ….. on vous laisse juge, mais cette version de 1973 que l’on doit aux Charlots, illustre bien le thème des goguettes qui est d’utiliser un succès musical populaire pour le détourner dans ce cas, de manière ironique et parodique.
C’est réussi et comme nous, vous en rirez bien malgré vous.
Une version pleine de dérision et qui a toute sa place au Panthéon des parodies. Elle est follement anti-guerrière sous ses airs de joyeuse ritournelle un peu idiote, détournant l’originale J’irai revoir MA Normandie, une rengaine jadis un peu molle, nostalgique et benoîtement patriotarde.
Pierre Jean de Béranger la voix du Peuple
Passons sans conteste au maître de la goguette, Pierre Jean de Béranger (1780 –1857), chansonnier, homme politique, député, auteur-compositeur, écrivain surnommé par Lamartine “La voix du peuple” ou « l’homme-nation.». Écoutez l’introduction et la présentation du spectacle Bérangez moi construit en 2020, autour de la vie et l’œuvre du poète « national » Pierre Jean de Béranger, à l’occasion du 240è anniversaire de sa naissance à Paris.
Bien ,vous connaissez à présent un peu mieux l’importance de ce personnage. Républicain, ce militant fut élu triomphalement député de la Seine par 204 271 voix sur 267 888 votants après la Révolution de 1848. Il se rend à l’Assemblée nationale constituante mais constate la scission entre le Paris révolutionnaire et les députés des départements. Il présente alors sa démission, refusée dans un premier temps par l’Assemblée ; il doit renouveler sa demande pour qu’elle soit finalement acceptée le 15 mai.
Fidèle à son idéal, il meurt pauvre : le gouvernement impérial fait les frais de ses funérailles. Le fauteuil où est mort Béranger fait partie des collections du musée Carnavalet, où il est exposé. Pour lui rendre hommage, lui qui fut toujours du côté de la vie et du peuple : une très belle interprétation d’une de ses chansons « les Gueux » par Germaine Montero.
Germaine Montero, (1909 – 2000), est une actrice, comédienne et chanteuse française. Elle est connue pour ses rôles dramatiques au théâtre (notamment chez Jean Vilar), entre autres dans Noces de sang, Yerma ou La Maison de Bernarda Alba de Federico Garcia Lorca, poète et dramaturge espagnol qu’elle fait connaître en France. Parallèlement, elle chante et enregistre Jacques Prévert, Aristide Bruant, les chansons de Mère Courage. Elle interprète les Chansons pour accordéon de Pierre Mac Orlan, qui la considère comme étant sa meilleure interprète, de Léo Ferré, Béranger. Elle chante également en espagnol, notamment ses interprétations remarquables des chansons folkloriques recueillies par Federico Garcia Lorca.
Après Pierre Jean de Béranger nous prolongeons notre voyage dans le Nord de la France.
Rendez vous avec « Le P’tit Quinquin » écrite en 1853 par Alexandre Desrousseaux. Populaire, elle devint la chanson de cœur des nordistes, hymne officieux de la ville de Lille mais elle est connue bien au-delà et transmise de génération en génération. Son air est régulièrement sonné toutes les heures par le carillon du beffroi de la Chambre de commerce de Lille.
Plus jeune que Pierre Jean de Béranger, Alexandre Desrousseaux (1820-1892) est aussi qualifié de goguettier. C’est un musicien autodidacte, compositeur et surtout un très bon chanteur. Son œuvre la plus célèbre est le « L’Canchon Dormoire » (« La Berceuse »), chanson communément appelée « Le P’tit Quinquin »(Le Petit Enfant).
Ses compositions sont donc très populaires, faciles à danser et contrairement à celles de beaucoup de goguettier lui assureront succès et popularité. Il a écrit en patois de Lille, qui est une variante du picard, et en français.
Colette Magny (1926- 1997) qui nous chante le ptit quinquin est une chanteuse compositrice interprète qui par son allure, son style, ses textes rebelles et ses engagements est un personnage singulier de la chanson contemporaine. Elle trouve sa place dans les années 1960 avec un répertoire inspiré par le blues et le jazz, et une chanson Melocoton (1963).
La Guerre d’Algérie sera l’évènement déclencheur de sa prise de conscience politique. Appuyant sa voix grave sur des textes engagés d’écrivains (Louis Aragon, Amiri Baraka, Lewis Carroll, Victor Hugo, António Jacinto, Max Jacob, Antonio Machado, Pablo Neruda, Rainer Maria Rilke, Arthur Rimbaud) ou de politiques (Che Guevara, José Martí, Agostinho Neto), elle s’est aussi préoccupée des problèmes de ce monde : album Vietnam 67 ; Kevork, en 1991, où elle dénonce les injustices, les inhumanités et le péril écologique. Pas vraiment une goguettière au sens classique, Colette Magny est une voix, celle d’une femme engagée, une poète de la chanson française, rien d’étonnant à ce qu’elle ait chanté cette chanson populaire.
Dans un autre registre, la célèbre comptine Turlututu chapeau pointu, qui a pour origine une chanson de goguette assez leste : « Le Fifre galant » composée par Patient Espérance Lassagne, (1786-1854), un chansonnier et auteur dramatique du xixe siècle. Tout comme « dansons la capucine » de Jean Baptiste Clément inspiré de la Carmagnole. Avant de quitter le Nord, n’oublions pas L’Internationale, du goguettier Eugène Pottier sur une musique de Pierre Degeyter qui l’a composée à Lille elle aussi.
Le temps des cerises
A ce propos les paroles de ces musiques étaient changeantes. C’est le principe même des goguettes. La musique du Temps des cerises. a été écrite par Antoine Renard avant la Commune. Clément lui, l’a réécrite modifiant les paroles d’origine.
Anecdote :
Des années plus tard, en 1882, Jean Baptiste Clément dédie sa chanson à une ambulancière rencontrée lors de la Semaine sanglante, alors qu’il combattait en compagnie d’une vingtaine d’hommes dont Eugène Varlin, Charles Ferdinand Gambon et Théophile Ferré.
En voici sa dédicace :
« À la vaillante citoyenne Louise, l’ambulancière de la rue de la Fontaine-au-Roi, le dimanche 28 mai 1871. »
À la fin des paroles, il explicite cette dédicace :
« Puisque cette chanson a couru les rues, j’ai tenu à la dédier, à titre de souvenir et de sympathie, à une vaillante fille qui, elle aussi, a couru les rues à une époque où il fallait un grand dévouement et un fier courage ! Le fait suivant est de ceux qu’on n’oublie jamais : Le dimanche, 28 mai 1871 […]. Entre onze heures et midi, nous vîmes venir à nous une jeune fille de vingt à vingt-deux ans qui tenait un panier à la main. […] Malgré notre refus motivé de la garder avec nous, elle insista et ne voulut pas nous quitter. Du reste, cinq minutes plus tard, elle nous était utile. Deux de nos camarades tombaient, frappés, l’un, d’une balle dans l’épaule, l’autre au milieu du front… »
« Nous sûmes seulement qu’elle s’appelait Louise et qu’elle était ouvrière. Naturellement, elle devait être avec les révoltés et les las-de-vivre. Qu’est-elle devenue ? A-t-elle été, avec tant d’autres, fusillée par les Versaillais ? N’était-ce pas à cette héroïne obscure que je devais dédier la chanson la plus populaire de toutes celles que contient ce volume ? »
Dans La Commune Histoire et souvenirs (1898), Louise Michel rappelle cette dédicace en indiquant indirectement qu’elle n’est pas la Louise du Temps des cerises :
« Au moment où vont partir leurs derniers coups, une jeune fille venant de la barricade de la rue Saint Maur arrive, leur offrant ses services : ils voulaient l’éloigner de cet endroit de mort, elle resta malgré eux. Quelques instants après, la barricade jetant en une formidable explosion tout ce qui lui restait de mitraille mourut dans cette décharge énorme, que nous entendîmes du camp de Satory près de Versailles où l’on jugeait et fusillait les communards et ceux qui étaient prisonniers. A l’ambulancière de la dernière barricade et de la dernière heure, J.-B. Clément dédia longtemps après la chanson des cerises. Personne ne la revit. […] La Commune était morte, ensevelissant avec elle des milliers de héros inconnus.»
Et aujourd’hui qu’en reste-t’il de l’esprit goguette ?
Ces oeuvres et leur histoire sont généralement très largement oubliées. Le phénomène musical a dû laisser pour les plus anciens des souvenirs de famille car il n’était pas rare après le repas dominical de pousser la chansonnette, chaque convive ayant sa chanson et son interprétation véritable « spécialité » que tout le monde reprenait en cœur, joyeux ou parfois la larme à l’œil, souvenirs et nostalgies garanties.
Espaces de libertés, de camaraderies, de fêtes, d’opposition dans les périodes où le pouvoir fort était vacillant, beaucoup de ces goguettes furent fermées, leurs auteurs poursuivis, emprisonnés pour propos séditieux, engagements républicain, puis socialiste, anarchiste, communiste, attentatoire aux bonnes mœurs etc ….
Très lié à l’histoire de chansonniers, à Paris, reste le Caveau de la République créé en 1901, qui perpétue ce courant artistique.
Après la Première Guerre Mondiale, les goguettes sont moins à la mode. L’arrivée de la radio, du cinéma, du sport (où l’on chante aussi en détournant les airs entraînants pour soutenir son club), la concurrence des bals, l’apparition de nouveaux rythmes, raingardisent la goguette.
Alors pour les amoureux de la chansonnette restent les scopitones et autres karaokés formes modernes du chanter ensemble, de même que les radios crochets restent toujours populaires, on est bien loin de l’esprit contestataire de ses origines.
Assez paradoxalement, le confinement entraînant les fermetures des espaces culturels et sociaux, a permis le retour des goguettes, des paroles moqueuses, critiques politiques, bref les paroles contestatrices et ironiques sur l’actualité sont rvenues diffusées par les réseaux sociaux.
Comme « les goguettes en trio mais à 4 » qui détournent avec talent cette chanson de Barbara, pour dénoncer avec humour, les riches, les puissants, le pouvoir et la maréchaussée.
Allez, pour fêter ce détournement un de leur gros succès, «ça balance pas mal à Paris » version chantée sur une musique de Michel Berger.
Il y a les pro mais aussi les passionnés, les créatifs entre amis, comme les copains du Ed Jonathan show qui poursuivent la tradition, l’esprit des goguettes sur la toile par you tube interposé, sans idée de profit de gains, de reconnaissances commerciales mais pour le plaisir du partage et la critique des errements des puissants. Un plaisir qu’il nous font partager .Toujours les effets du confinement
Ed Jonathan show « Le confinement c’est pas marrant » 1’46
Un grand merci à tous ces artistes inconnus, disparus qui, par leurs chansons, leurs détournements poétiques et humoristiques, contribuent à adoucir ainsi les moments compliqués et absurdes en les partageant pour alléger le fardeau.
Un salut à un Frédéric Fromet qui continue toutes les semaines sur France Inter, comme le chansonnier qu’il est, à détourner des chansons populaires sur des sujets d’actualité et souvent cela fait mouche. Il poursuit ainsi la tradition chansonnière d’égratigner et de faire rire le populo des absurdités des puissants et de leur système de domination.
Et puis ne pas oublier Bordeaux avec les chorales populaires comme la chorale Yakachanter née en 2012 à l’ouverture du café associatif “Le petit grain”. Elle s’inscrit dans l’esprit de l’association Yakafaucon : libre, gratuit, expérimental, convivial et engagé. Cette chorale atypique, menée par Agnès Doherty, basée sur l’échange et le partage, propose rarement des concerts mais chante pour diverses manifestations citoyennes ou militantes, son seul mot d’ordre est le plaisir !
On finit petit tour de France et histoire sur les goguettes avec HK et les Saltimbanques, qui chantent eux aussi dans l’espace public, dans nos manifs ce qui déplaît à la maréchaussée. Faut dire qu’ils revendiquent, goguenards…. Voulant danser en corps et encore, mettant en péril leur monde aseptisé avec une chanson «“Dis-leur que l’on s’aime, dis-leur que l’on sème“ renouant ainsi dans cet acte de résistance avec les Béranger, les Pottier ou les Clément pour redonner des espaces de liberté.
Nous espérons vous avoir intéressés et peut être fait découvrir ces goguettes, leur esprit, les musiques et chansons populaires qui nous appartiennent et que nous réécrivons suivant les circonstances mais toujours ensemble. Un petit coup d’éclairage sur ces artistes bien oubliés de la culture populaire.
Et puis nous on veut toujours danser et chanter ensemble
Merci à eux, merci à vous !
HK et les saltimbanques 4’44
Paroles de la chanson Dis-leur que l’on s’aime, dis-leur que l’on sème par HK
Oh mais dis-leur que l’on s’aime
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous nous tenons par la main
Oh mais dis-leur que l’on sème
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous sommes le monde de demain
Dis-leur que c’est ainsi
Que naissent les colombes
Dis-leur que c’est ici
Que commence le nouveau monde
Dis leur nos cœurs qui s’ouvrent
Quand le monde s’isole
Dis-leur qu’on se retrouve
Émancipés des camisoles
Dis-leurs nos corps qui vibrent
Nos notes de musique
Dis-leur que nous sommes libres
A chaque pas de danse sur la place publique
Oh mais dis-leur que l’on s’aime
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous nous tenons par la main
Oh mais dis-leur que l’on sème
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous sommes le monde de demain
Dis-leur qu’on est uni-es
Dis-leur qu’on est ensemble
Dis-leur qu’on est en vie
Sur cette Terre qui nous ressemble
Dis-leur que l’on avance
Que c’est inexorable
Croisant nos différences
Suivant l’inaccessible étoile
Dis-leur que l’on invente
Un autre chant des possibles
Comme ces oiseaux qui chantent
Au petit matin d’un grand soir, heureux et indociles
Oh mais dis-leur que l’on s’aime
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous nous tenons par la main
Oh mais dis-leur que l’on sème
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous sommes le monde de demain
Dis-leur que c’est ainsi
Que naissent les colombes
Dis-leur que c’est ici
Que commence le nouveau monde
Dis leur nos cœurs qui s’ouvrent
Quand le monde s’isole
Dis-leur qu’on se retrouve
Émancipés des camisoles
Dis-leurs nos corps qui vibrent
Nos notes de musique
Dis-leur que nous sommes libres
A chaque pas de danse sur la place publique
Oh mais dis-leur que l’on s’aime
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous nous tenons par la main
Oh mais dis-leur que l’on sème
Dis-leur que ça nous fait du bien
En quoi cela serait-il un problème
Nous sommes le monde de demain
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