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Planter un arbre de la laïcité à l’école

Arbre de la Laïcité dessin de Bernardo

En ces temps troublés par le COVID, la violence, le recul des libertés, la montée de l’intolérance et de l’obscurantisme, culminant avec l’assassinat et la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire au collège de Conflans Sainte Honorine et qui l’ont illustré tragiquement, la Présidente de la Fcpe 33 Stéphanie Anfray vient de nous annoncer une nouvelle positive.

Le Département de Gironde se saisit de notre exposition “Planter un arbre de la laïcité à l’école“, exposition conçue et réalisée en 2018, pour la diffuser largement dans les collèges de Gironde, à l’occasion du 9 décembre journée nationale de la laïcité, avec l’idée de planter un arbre de la laïcité dans chaque établissement.

C’est une belle initiative que prend là le département, car et c’était le but de notre projet ; la symbolique entre laïcité et arbre qui conjugue la réflexion et l’action.

Elle rappelle ainsi la loi de de 1905, par une action concrète qui fait des membres de la Communauté scolaire des passeurs de cette grande idée mémorielle à des générations écolières futures. Inspiré de la tradition révolutionnaires de l’arbre de la liberté, chaque arbre planté doit être celui de toutes et de tous, porteurs des valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité, que la laïcité enracine pour nous permettre de vivre ensemble dans le respecte de tous.

PourQuoiPas et ses expositions :

Nos expositions ici

De Res-Publica …

Prix de la citoyenneté
2016

A l’origine de cette exposition (réalisée conjointement avec la Fcpe 33, le collectif l’Arbre de la Laïcité), une exposition crée autour du livre de Dominic Rousseau Les maîtres du monde * paru en 2016, livre basé sur son expérience et ses propres réflexions, hommage à la vie des instituteurs, tour à tour hussard noir, colporteurs d’idées républicaines et égalitaires dérangeantes pour les pouvoirs, mais en définitive les vrais maîtres du Monde, ceux qui apporte la connaissance et la liberté.

Livre de Dominic Rousseau

L’exposition avait un sous titre Une histoire de la laïcité à l’école, illustrée par les photos de notre amie et photographe Malie Létrange. Ce travail était complété par une conférence sur le thème de la laïcité et d’extraits de films du cinéaste Paul Carpita, ô combien instituteur de la République .

… à planter un arbre de la laïcité

C’est donc tout naturellement que nous fîmes la propositions à partir de cette première expo Res-Publica, de travailler sur celle qui nous réunit aujourd’hui : Planter un arbre de la laïcité à l’école. Et nous pouvons vous l’avouer nous sommes fiers de porter modestement mais fermement ce combat autour de la laïcité, garanti du vivre ensemble, face à l’intolérance et aux atteintes à la liberté de penser. C’est notre contribution et notre hommage à Samuel Paty, ainsi qu’aux véritables maîtres du monde ceux qui se battent pour éclairer les obscurités dans ce Monde, dispensant les Lumières de la Connaissance.

Merci à la Fcpe 33, au comité Gironde de l’arbre de la laïcité, au département et à toutes les communautés scolaires qui participeront à cette aventure pédagogique, écologique et surtout merci à nos chers arbres plantés, des ormes, qui nous rappelleront qu’il y a 5 siècles naissait à Bordeaux une République éphémère, celle de l’Ormée, aux puissantes inspirations démocratiques communes et communales, d’où sont issus n’en doutons pas nos racines et notre cultures tolérantes et girondines.

EN RÉACTION À LA MORT DE SAMUEL PATY, MAGYD CHERFI DÉVOILE UN TEXTE LIMPIDE, NOSTALGIQUE ET POIGNANT

Se rappelant ses années d’enfance et combien l’école avait été un refuge pour lui, Magyd Cherfi rend un superbe hommage aux enseignants. Dans un texte limpide, nostalgique et poignant, le chanteur Magyd Cherfi (ex-Zebda) rend un sublime hommage au métier de professeur.

« La trahison –

J’ai été d’une école où on aimait ses profs, où après être passé dans une classe supérieure on passait leur rendre visite, ça épinglait un orgueil de moineau sur nos maigres poitrines.

J’ai été d’une école où le nom de « prof » faisait tinter la rétine et briller l’envie d’en être.

Moi j’allais à l’école comme on se blottit dans un nid attendant la becquée quotidienne. J’étais ce privilégié-là, cet engourdi docile aussi. Je guettais l’attention qu’on allait me porter, la parole qu’on allait me donner, la note aussi.

C’était une école où j’oubliais que j’étais arabe, pauvre et frustre. Elle me protégeait de la méchanceté du monde, un monde dur qui voulait pas de mes parents. Elle me sortait de l’obscurité dans laquelle ils pataugeaient.

J’étais d’une école où je n’avais plus d’origine mais l’espoir d’en trouver une sans frontière ni couleur, ni rang social, où les professeurs ressemblaient à des parents. Les uns les autres se passaient le relais sûrs de divulguer un même message empreint du respect le plus strict. Les quatre se souciaient qu’on s’intéresse, nous existions comme un prolongement d’eux-mêmes.

J’étais d’une école qui admirait ses profs et je rêvais moi de les accompagner au-delà des heures de scolarité indues tout ça pour m’infuser du plaisir qu’ils avaient à nous avoir comme élèves. Me rappelle, je voulais même qu’on m’adopte car hors du sanctuaire me sentais comme un fantôme privé de lumière, presque un demi-orphelin à qui il manquait deux de ses quatre parents. Privé de cette attention supplémentaire, me sentais vivre dans un cachot putride, comme privé d’une pièce aux larges baies vitrées.

Dans cette école, en échange de leur bienveillance je rassemblais tout ce qui me contenait « d’intelligent ». Jamais ma mère ne m’a vu chez elle aussi docile ou attentif et dieu sait (si j’ose dire) qu’elle sacrifia tout pour que je réussisse, qu’elle ruina jusqu’à épuisement toutes ses réserves de mère. Elle aussi chérissait cette école et trouvait ahurissant que les détenteurs de tous les savoirs ne portent pas la main sur moi quand je faiblissais. Ça la sidérait qu’on ait pas cours à Pâques, Noël, juin et juillet.

Sans cette école que l’on dit gratuite, laïque et obligatoire la vie lui serait apparue insensée. Quant à moi je l’avoue, je me suis plus aimé en élève qu’en enfant de la rue car à dix sept heures sur le trottoir d’en face j’entendais : « rentre chez toi bougnoule ! »

À l’aune de tous ces défis nouveaux, je dis que cette école existe encore et elle raconte toujours l’histoire des hommes, offre encore une famille, une terre, des valeurs et enfin notre libre arbitre.

Alors je peux le dire, moi Magyd jamais j’aurais tendu mon doigt à un salaud pour désigner comme victime mon prof d’histoire-géo. »

MAGYD CHERFI

Ce texte, écrit en réaction au lâche assassinat de Samuel Paty, il l’a publié dans la soirée du 22 octobre 2020, sur sa page Facebook. Depuis, il a déjà suscité des milliers de réactions émues.

Le livre les maîtres du monde est toujours disponibles auprès de l’association : assopourquoipas33@gmail.com 20 €

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