Flora Tristan au Pérou 2021

Flora Tristan au Pérou : mais qui était l’Oncle Pio ? Comment en quelques mois, Flora Tristan a-t-elle pu rencontrer, fréquenter, observer les milieux sociaux les plus différents, opposés ou en conflits ?

Certes, ses aventures, son intelligence, ses idées, sa jeunesse, sa fougue, sa beauté et la curiosité qui nous pousse tous à l’attirance pour la différence, l’étranger, l’Autre, tout cela a pu jouer mais si ses qualités indiscutables en ont fait un personnage reconnu et apprécié, sachant se placer au cœur de l’Histoire, c’est plus certainement ses relations et son statut de nièce de Juan Pio de Tristan y Moscoso qui l’introduire dans tous ces milieux.

Juan Pio de Tristan y Moscoso.

Juan Pio de Tristan y Moscoso. 

Né en 1773 à Arequipa, il meurt à Lima en 1859. Il traverse cette période de révolutions, de guerres civiles, participe aux luttes de pouvoir, et sera même le dernier vice-roi du Pérou .

A sept ans, ce jeune aristocrate accompagna son père Joaquin Tristan Del Pozo y Carassa, laissant sa mère et grand-mère de Flora, María Mercedes Moscoso Pérez Oblitas, pour allez écraser écraser la rébellion indienne de Tupac Amaru.

   Túpac Amaru 

 Túpac Amaru (1738 – 1781) est un cacique indien et métis, de culture espagnole, qui se révolta contre le système et les colons espagnols au Pérou. Il fut le premier à réclamer la liberté pour toute l’Amérique et pour l’affranchir de la tutelle espagnole, Émancipation politique, l’abandon des modes d’exploitation des Indiens, les corvées de travail, la suppression des diverses taxations excessives, l’abolition de l’esclavage des noirs (16 novembre 1780), tel est le mouvement qui échoua, malgré une armée de 50 000 combattants, Tupac Amaru battu, sera écartelé et décapité a Cuzco.

Une carrière militaire, puis politique ; trajectoire d’un grand propriétaire

Revenons Juan Pio de Tristan qui commençait ainsi une carrière comme militaire dans les rangs des royalistes espagnols, carrière qu’il poursuivra pendant les guerres d’indépendance hispano-américaine.

Poursuivant sa formation à l’Université de de Salamanque, il passa en France pour étudier au collège des Bénédictins de Sorèze. La révolution française l’obligea à rentrer en Espagne où il prendra part à des opérations militaires contre les Français dans le Roussillon.

En 1807, il rentre en Amérique avec une étape de deux ans à à Buenos Aires, comme adjoint du vice-roi du Rio de la Plata, Pedro de Melo. À cette époque l’Amérique du Sud est divisée celle du Rio de la Plata (cône sud, la deuxième étant le Pérou intégrant le Nord.

En 1809, sous les ordres de son cousin José Manuel de Goyeneche, il participe à l’offensive victorieuse lancée par les révolutionnaires du Rio de la Plata.

Trois ans plus tard forts de leur succès, les troupes royalistes poursuivent le général Belgrano, l’oncle Pio promu brigadier de l’avant-garde de l’armée du Roi, est défait lors des batailles de Tucuman et de Salta.

Cela met fin à sa carrière militaire, commence ainsi pour lui sa carrière politique. Mais cela ne l’empêche pas en 1823, d’être nommé Maréchal de camp et s’engager dans la lutte contre l’armée libératrice de Simon Bolivar.

La défaite définitive des royalistes le 9 décembre 1824 à la bataille d’Ayacucho, le place en position d’arbitre, pour organiser la transition politique et et le transfert des pouvoirs aux autorités péruviennes.

Dernier vice-roi du Pérou il adopte les idées républicaines, et devient préfet d’Arequipa. En 1836 il fut ministre d’État préside l’État supérieur vient de 1838 à 1839 et mourut à l’âge avancé de 87 ans à Lima.

Le Mausolée de la la Famille de Tristan au Pérou