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Évènements associatifs

Alfred Pierre Delboy, un républicain bordelais sous la Commune

Toujours en recherche sur les Révoltes Populaires en Aquitaine pour préparer nos rencontres des 11 et 12 juin 2021 au Musée d’Aquitaine, on découvre un personnage important, disparu des rayons de l’Histoire ; Alfred, Pierre Delboy, avocat, hydrographe (proposant la création d’un canal de la Garonne à la Loire …), ethnologue et linguiste, conseiller municipal de Bordeaux (1869 à 1874). Conseiller Général, candidat à la députation et aux sénatoriales, ce républicain radical, prit la défense de la Commune et mena bataille, les années suivantes pour l’amnistie des communards. Cela lui valu des poursuites par la justice de la « République des Ducs », comme on nommait cette alliance de républicains (?) conservateurs, de monarchistes et bonapartistes ralliés, incarnés dans la personne du boucher Adolphe Thiers.

La tenue de l’Assemblée Nationale au Grand Théâtre de la ville du 12 février au 10 mars aboutit au pacte de Bordeaux, alliance entre conservateurs validant la signature du traité de la honte avec Bismarck pour ensuite se retourner contre les patriotes et les oppositions ouvrières.

La fréquentation à Bordeaux des futurs Grands Hommes de la IIIè République, Gambetta, Ferry, Clémenceau, Thiers ou les écrivains comme Zola ou Victor Hugo ne nous fait pas oublié l’existence et la diversité des républicains bordelais, comme Alfred Pierre Delboy, Émile Fourcand sans oublier Paul Lafargue et leur engagement pour imposer la République, quitte à ne pas suivre le mêmes chemins pour y parvenir, pourtant unis contre un retour de l’Empire ou de la Monarchie.

Le comprendre, c’est aussi comprendre pourquoi de nombreuses villes de province ne rallièrent pas le camp des Versaillais ou des communards parisiens. Peur de la répression (Marseille, Saint Étienne …) c’est pourquoi ils cherchèrent une troisième voie entre Thiers et sa République des Ducs, l’affirmation patriotique et sociale de la Commune face à l’occupation et aux dictats des prussiens, en proposant un Congrès pacificateur des villes républicaines, pour éviter les luttes fratricides, proposition balayée par Thiers. Esprit de la Gironde, toujours !

Alfred, Pierre Delboy, personnage public

Alfred Pierre Delboy. Né à Lima au Pérou le 31 mai 1842 ; mort à Seyches (haute Garonne) le 18 mai 1919.

Issu d’une famille originaire des environs de Toulouse, Michel Delboy, son père, petit commerçant en mouchoirs (?), on ne sait ni comment, ni pourquoi partit au Pérou pour y rencontrer entre autre sa femme Maria Eugenia Aparicio Gonzalez del Riego Y Lino …. issue d’une famille originaire de Cantabrie en Espagne. Une rencontre du bout du Monde aboutissant à la naissance de Pierre Alfred et de frères et sœurs à Lima.

Si rien ne laisse supposer des liens avec son aînée Flora Tristan, morte à Bordeaux en 1844, elle aussi franco péruvienne, tout comme un autre bordelais célèbre Paul Lafargue né lui à Cuba, Bordeaux est bien un point de rencontre et une porte du Monde, (ça n’engage que l’auteur de ces lignes)

Alfred Pierre Delboy est reconnu de son vivant, est oublié aujourd’hui. Un petit coup de projecteur n’est pas de trop, car cet homme a eu une vie pleine de centre d’intérêts, tout en refusant la lumière et les premières places. Ses convictions et son attachement à la République n’en sont que plus remarquables. (voir son témoignage ci dessous).

Après des études classiques au collège de Libourne il rejoint un lycée à Bordeaux et est licencié en droit de la faculté de Paris en 1867. Inscrit au barreau de Bordeaux de 1867 à 1872, Il le sera de 1874 à 1884 à celui de Paris.

Conseiller municipal de la ville de Bordeaux de 1869 à 1874, puis conseiller Général de la Gironde (cette fois élu par le sixième canton de Bordeaux, secteur Tondu Belleville de 1871 à 1913), il sera le doyen de cette assemblée. Son expérience et ses engagements en feront un personnage très écouté et influent.

Linguiste et historien, s’intéressant à l’Histoire et l’influence des langues celtes, du grec et du latin dans notre langue, à la transformation de Burdigala, des sujets très à la mode à cette époque, il devient un spécialiste reconnu de la question des transports et, en particulier, des canaux destinés à relier nos grands fleuves.

Il fut Chevalier de la couronne d’Italie, Officier d’académie, Médaille de la Défense nationale de 1870 – 1871

Alfred, Pierre Delboy, un républicain engagé

Dès 1867, il organisa des réunions publiques, contribua à l’élection de candidats républicains quitte à s’effacer pour faire gagner son camp.

Lors des élections sénatoriales de la Gironde du 22 mai 1904, il a résumé sa vie politique, commencée très tôt puisqu’il fut un des organisateurs du Congrès International des étudiants à Liège en 1865Il choisit le drapeau tricolore et la délégation françaises en pénétrant dans la salle du congrès contrairement à Paul Lafargue (autre bordelais actif), futur gendre de Karl Marx, qui se rangea derrière le drapeau noir des futures communards.

 

Alfred Pierre Delboy n’en fut pas moins ardent défenseur de la République :

« Ces époques lointaines éveillent le souvenir de l’âge héroïque du parti Républicain soulevé contre l’Empire, résistant à l’invasion, fondant la République, maîtrisant la terreur blanche. Disciple des Saugeon, des Sansas, des Caduc, jeune, ardent, généreux, combien de fois n’ai-je pas expié le crime d’être républicain trop sincère, trop dévoué ! Alors on ne se contentait pas de discours. Il fallait de ses actes appuyer ses paroles, constamment donné l’exemple du sacrifice, exposer sa vie, sa liberté pour le triomphe de ses idées. Je n’étais pas de ceux qui excitaient le peuple et se dissimulait dans ses rangs. J’affrontais les dangers, toujours à la peine, rarement à l’honneur. »

Le livre d’or de la Gironde (extraits pages 172 178)

Mais qu’en dit le Maîtron

DELBOY Pierre, Alfred

Né à Lima (Pérou) le 1er juin 1842, mort à Seyches (Lot-et-Garonne) le 18 mai 1919 ; avocat ; membre de la section de Bordeaux de l’Association internationale des Travailleurs.

Alfred Delboy (appelé Delboin dans Enquête parlementaire…, p. 443) fit ses études au lycée de Bordeaux et au collège de Libourne. Étudiant en droit à la Faculté de Paris, il fut, avec Armaingaut et Paul Lafargue, un des trois délégués de Bordeaux au congrès des étudiants tenu à Liège du 29 octobre au 1er novembre 1865.
Inscrit au barreau de Bordeaux en novembre 1866, il devint membre du Conseil municipal en juillet 1869. Réélu l’année suivante, il fut candidat une troisième fois (élections du 30 avril 1871). Il fit alors partie des 21 candidats de l’Internationale figurant sur une liste comprenant en outre 15 membres du Comité d’émancipation communale, toute la liste « adoptant dans son entier le programme de la Commune de Paris ». Voir 
Pachy. Il fut élu le 7 mai.
Il fut en rapports avec la Commune de Paris qu’il tint au courant (Cf. lettre du 20 mars 1871, Arch. PPo., B a/438, pièce 3993, copie Testut) de l’action commune en faveur du mouvement parisien décidée par la section de l’Internationale et le Comité de propagande républicaine. Il fit partie du Comité provisoire d’organisation du « Congrès pacificateur des villes républicaines » qui devait se tenir à Bordeaux le 15 mai 1871 et qui fut interdit. (Arch. Nat., C 2882, Bordeaux).

Jusqu’à sa dissolution en juin 1874, Alfred Delboy demeura membre du Conseil municipal. Il quitta alors le barreau de Bordeaux pour celui de Paris (novembre 1874) « à la suite d’une condamnation politique, provoquée par ses idées avancées » (cf. Sources : biographie Feret). Il était accusé en février 1873 de prêter encore son concours à l’Internationale (lettre de la préfecture de police de Paris au préfet de la Gironde, Archives départementales). Entre temps — fin 1871 — le 6e canton de Bordeaux l’avait envoyé siéger au conseil général ; il était alors, avec Martinet et Pachy, un des chefs du Comité central de propagande républicaine. Traduit devant la cour d’assises de la Gironde, les 6 et 7 mars 1872, il fut condamné à quatre mois de prison et 500 f d’amende pour excitation à la haine et au mépris du gouvernement. Les électeurs de Bordeaux lui renouvelèrent son mandat de conseiller général jusqu’en 1913.
À partir de 1876, Alfred Delboy s’occupa avant tout de la question des transports et, en particulier, des canaux destinés à relier nos grands fleuves ; il fut successivement collaborateur de la 
Gironde, de la Tribune de la Gironde, de l’Avenir maçonnique, de la Victoire (il fut un des fondateurs de ces trois derniers journaux) ; il collabora également à la Voie ferrée.
Membre de la société d’ethnographie de France, il a publié des brochures et des mémoires. En 1881, la Ligue centrale des transports à bon marché le choisit pour l’un de ses vice-présidents. En 1882, il fut chargé par le Gouvernement français d’une mission diplomatique en Espagne.
En 1913, il fut nommé juge de paix à La Rochelle. Il se retira ensuite à Seyches où il mourut.

Le Maîtron

Michel Cardoze nous parle d’Alfred Pierre Delboy et de son projet de canal.

Dans l’émission une histoire du jour sur France bleu Gironde écoutez le ici

Nous avons failli naviguer sur le canal de jonction entre la Garonne et la Loire.

Alfred Delboy, qui fut élu municipal très républicain de Bordeaux après 1870 soumit en 1876 ce projet de canal au Conseil général de la Gironde dont il était membre également. L’affaire fut finalement enterrée mais le projet mobilisa des commissions et conférences interdépartementales jusqu’en 1902 !

Cet homme inventif, Alfred Delboy, était né au Pérou, à Lima, en 1842, mais avait fait ses études au collège de Libourne, puis au lycée de Bordeaux. Avocat, il s’engagea, avec d’autres, comme Émile Fourcand ou Simiot, en faveur de la République, proclamée à Bordeaux en même temps qu’à Paris, le 4 septembre 1870.

Lorsqu’il évoque les affrontements politiques du début des années 70, Delboy évoque ce qu’il appelle la « Terreur blanche », la crainte d’un retour de la monarchie rancunière après la chute de Louis-Napoléon III et de son Second Empire.

En 1871 en Gironde, la liste monarchiste conduite par Thiers fut élue contre celle de Gambetta, le républicain. Thiers à son avenue, Gambetta une place. Delboy rien.

C’est le moment de signer la pétition pour dénommer l’avenue Thiers et l’appeler Louise Michel ou PourQuoiPas Alfred Pierre Delboy ?????

Signez ici Renommer l’avenue Thiers

Flora Tristan et Louise Michel

L’histoire du jour de Michel Cardoze, petit hommage à un personnage qui évolué du PCF à un soutien à Robert Ménard à Béziers, la vieillesse est un naufrage.

Michel Cardoze France Bleu Gironde
 
Et n’oubliez pas ns rencontres/colloque les 11 et 12 juin sur les Révoltes populaires en Aquitaine. une brochure sera bientôt disponible.
Vous pouvez passer vos commandes ici
https://www.helloasso.com/associations/association-pourquoi-pas-33/paiements/brochure-sur-les-revoltes-populaires-a-bordeauxdes-pitauds-aux-gilets-jaunes
 

Annonce des rencontres/colloque des 11 et 12 juin 2021

 

 
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