Aujourd'hui 8 mars 2014 c'est la journée internationale des femmes et pour l'égalité et l'on se pose ainsi la question :

Y-a t'il eu des clownesses ? Réponse : oui.

Et pourtant si l'on en croit la mentalité de l'époque une femme ne saurait faire un bon clown, au nom de la défense de la féminité, l'élégance et la bienséance.

Madame Simon Girard du Théâtre de la Gaieté ou elle joue dans « le Voyage de Suzette » (photo) contourne le problème.

Elle emprunte au clown sa perruque en pointe, à l'acrobate son maillot moulant et fait de son numéro un spectacle de danseuse de caf'conc ou de meneuse de revue. Tout reste dans le bon ton, l'élégance, juste une pointe « sexy comme il faut ».

Mais ce qui va la faire évoluer c'est son interprétation dans Lulu, d'après le roman de Félicien Champsaur. elle y joue des gammes de sa féminité pour mieux séduire. Une garçonne avant l'heure.

Laissons l'auteur nous la situer dans sa pièce.

« C’était elle, Lulu ! très droite, dans un corsage de soie vert d’eau, incrusté de guipure. Sa jupe crème semblait transparente ou plutôt moulait sa forme, et une ombre se jouait au bas du ventre, en ove, donnant l’illusion de sa Fleur entr’aperçue.

La clownesse s’appuyait sur son ombrelle fermée, aussi mince qu’une canne, dans une moderne et amusante attitude, tout de même hiératique ».

Félicien Champsaur était né en 1858, il est mort en 1935, à Paris. Journaliste et écrivain prolixe, il a laissé, une œuvre singulière, souvent désuète, mais non sans charme.

Moderniste, opportuniste (au point qu'on dira qu'il lui arrivait de voler les idées des autres), Champsaur fréquenta le Paris de Montmartre, fut membre des clubs en vue de l'époque (les Hydropathes, les Hirsutes, les Zutistes…), un gentil noceur.