Histoire de voir … histoires au pluriel
24 octobre 2023 à 13h00 au 24 octobre 2025 à 14h00
Résister hier, résister aujourd’hui
Résister hier résister aujourd'hui. A l'occasion des 50 ans de l'ACAT (Association des Chrétiens pour l’Abilition de la Torture), le collectif Estragon vous donne rendez-vous les 17 et 18 janvier à 20h au Centre Culturel du Hâ (32 rue du Commandant Arnould à Bordeaux) pour une évocation dite par Elise Moniau, de la mémoire de Marie Durant, enfermée 38 ans au XVIIIè siècle pour ses convictions religieuses dans la Tour de Constance à Aigues Mortes. Entrée libre
Nous sommes donc réunis avec des habitués de notre émission Histoire de voir. Vincent Taconnet le rédacteur intérimeur comme il aimme à le dire de la revue de l’Ormée, la publication du secteur culturel du PCF de Gironde. Elise Moniau cmédienne, Florent Viguié l’auteur et le metteur en scène Abdulrahman khallouf viennnent nous entretenir de leur prochain évènement, qui se déroulera au Temple du Hâ de Bordeaux intitulé Register……
Un journal communiste, un temple protestant mais qui y a t’il de commun me direz vous ? Et bien, hier comme aujourd’hui de protestation et de résistance, combat toujours et encore plus d’actualité de nos jours, Résister hier résister aujourd’hui. Un autre point commun peut être Agrippa d’Aubigné ?
En effet il fait l’objet d’un article de Vincent Taconnet dans le dernier numéro de l’Ormée, journal du secteur culture du PCF de Gironde. Agrippa comme chacun le sait, ou pas, fut un acteur, un témoin direct des Guerres de religion. Ce compagnon d’Henry IV, se brouiilla avec lui, par fidélité à ses combats et ses convictions. Un radical quand à sa foi, un dur, un extrémiste diront certains, voir un terrorisme comme on fait l’amalgame aujourd’hui. Il n’en fut pas moins conscient des ravages et conséquences effroyables des guerres qu’il dénoncera dans ses ouvrages
Résister hier, résister aujourd’hui : Agrippa d’Aubigné
Théodore Agrippa d’Aubigné, né d’Aubigny est né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, est mort le 9 mai 1630 à Genève.
Homme de guerre, écrivain controversiste et poète baroque français. Il est notamment connu pour Les Tragiques, poème héroïque racontant les persécutions subies par les protestants.
Âgé de neuf ans seulement, Agrippa d’Aubigné parle déjà le grec, le latin, l’hébreu. Très jeune, il est témoin du martyre des suppliciés d’Amboise et, après des études à Genève et Lyon, entre à quinze ans dans les troupes protestantes.
Absent, à la suite d’un duel, de Paris durant la Saint-Barthélemy, il échappe au massacre, mais en garde une rancune tenace contre la monarchie.
Il s’illustre par ses exploits militaires et son caractère emporté et belliqueux. Ennemi acharné de l’Église romaine, critique vis-à-vis de la cour de France et souvent mal disposé à l’égard des princes, par son attachement farouche à la France protestante.
Écuyer d’Henri de Navarre, avec qui il entretient une amitié tumultueuse, il sert le futur roi Henri IV jusqu’à ce que celui-ci abjure le calvinisme.
Il est alors le représentant de la tendance dure du parti protestant (« les Fermes »). Il rédige des textes ayant pour but d’accuser Henri IV de trahison. À partir de 1620, Refusant tout compromis, sa tête est mise à prix, il s’exile définitivement.
Anecdote mondaine : Aubigné et Henri IV ne se doutaient pas que leurs petits-enfants respectifs, Françoise d’Aubigné, plus connue sous le nom de Marquise de Maintenon et Louis XIV, s'uniraient en 1683.
L’homme de guerre débute en poésie influencé par la poétique de la Pléiade et compose “Le Printemps“, qui lui est inspiré par Diane Salvati, nièce de la Cassandre de Ronsard. Mais ce recueil imprégné de pétrarquisme et d’une certaine violence ne sera édité qu’au XIXe siècle. Sur le champ de bataille de Casteljaloux, en 1577, il commence la rédaction des “Tragiques”, son chef-d’œuvre, violent réquisitoire contre les persécutions subies par les protestants.
Les Tragiques conservent la trace des visions d’horreur dont il fut le témoin.
Grand prosateur, d’Aubigné a publié une ample “Histoire universelle” (1619-1620) et de nombreux pamphlets, notamment “Les Aventures du baron de Faeneste”.
Son oeuvre, débordante, est à l’image de sa vie, s’élançant dans toutes les directions et avec à son service une érudition prodigieuse. Elle offre une des meilleures images du brûlant XVIe siècle. Un homme de conviction, un radical dirait on aujourd’hui frisant l’extrémisme et le terrorisme diront d’autres .
Résister hier, résister aujourd’hui : Marie Durand
Marie Durand, sœur du pasteur Pierre Durand, naquit en 1711, dans le hameau du Bouschet de Pranles en plein Vivarais. La famille Durand soutenait clandestinement sa foi par la lecture quotidienne de la Bible.
Pierre Durand, né en 1700, consacré en 1726, est pasteur clandestin itinérant en Vivarais. Poursuivi, il échappe aux recherches pendant plusieurs années. En 1729, afin de faire pression sur la famille, l’Intendant du roi fait arrêter le père, Étienne Durand, qui est emprisonné au fort de Brescou. Puis, en 1730, Marie et son mari, Matthieu Serres sont arrêtés. Celui-ci est envoyé au Fort de Brescou tandis que Marie, âgée de 19 ans, est emprisonnée à la Tour de Constance.
Pierre est finalement arrêté en 1732 et exécuté à Montpellier le 22 avril. Après 38 années de prison dans la Tour de Constance, Marie est libérée en 1768 ; retirée au Bouschet de Pranles, elle mourra 8 ans plus tard en 1776.
La prisonnière de la Tour de Constance
On sait peu de choses des premières années de Marie dans cette prison, où sur la trentaine de femmes incarcérées, elle retrouve plusieurs vivaroises. Elle était la plus jeune, mais dans l’épreuve sa foi s’affermit ; la douleur causée par le martyre de son frère deux ans après son propre emprisonnement, son courage, sa résignation lui donnent vite un grand ascendant sur ses compagnes. Elle soutient les plus découragées, lutte avec elles contre les tentations de l’abjuration qui ouvre les portes de la prison et devient l’âme de cette résistance aux pressions de la hiérarchie catholique pour favoriser les conversions.
L’inscription « RESISTER » gravée sur la margelle du puits de la prison, est attribuée sans vraie certitude à Marie Durand, mais elle symbolise pour le peuple protestant la foi et l’exhortation à l’espérance de ces témoins au temps du Désert.
Les Lettres de Marie Durand
Il existe une cinquantaine de lettres de Marie Durand, qui ont été publiées. Les lettres représentaient l’unique lien des prisonnières avec le monde extérieur. Ce sont : des suppliques pour demander du secours, des remerciements aux rares donateurs, des nouvelles au pasteur Paul Rabaut de Nîmes qui s’occupait des prisonnières, quelques lettres personnelles à la fille de son frère, Anne Durand réfugiée à Genève.
Elise Moniau, Florent Viguié et Abdulrahman khallouf du collectif estragon vous donnent rdv les 17 et 18 janvier à 20h au Centre Culturel du Hâ (32 rue du Commandant Arnould à Bordeaux) autour de cette lecture musicale théâtralisée dans le cadre de l’ACAT (Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture): REGISTER
- 1.Planter un arbre de la laïcité à Bègles
- 2.Ferdinand Buisson (1841-1932)
- 3.Résister hier, résister aujourd’hui