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Évènements associatifs

Est-ce un film ? Peut-être. Une pièce de théâtre ? Aussi. Un conte, un marivaudage moderne certainement.

Alain Resnais quitte la scène, comme Molière droit sur la scène avec un hymne à la vie, à l'amour et servi par des acteurs formidables.
Que dire de plus. Du rire et beaucoup de plaisir.

Une œuvre pleine de clin d’œil, d'allusion à travers la vie mystérieuse de Georges à un certain Alain R.

Personnage d'éternel «adolescent », refusant de passer de l'autre côté du monde des adultes, ce qui le fait aimer des femmes, développant leur côté maternel.

Et surtout ultime tour de piste en forme de pied de nez car Georges contre toute attente de disparaîtra pas de ce que tout le monde attendait mais …… allez voir le film. Ultime rebondissement !

Enfin apparition d'une taupe en fin de film.

Légende ?

Chez les indiens d’Amérique du Nord, la taupe, animal quasiment aveugle, avec un nez très long, lui permettant de sentir les choses pour s'orienter symbolise l'unité avec la terre et sa capacité à ressentir,

Est ce un hasard si la dernière image du film est celle d'un cercueil et de la mise en terre du corps de Georges qui ainsi trouve l'unité.

Alain Resnais adieu maître !

Alain Resnais adieu maître !

des acteurs formidables

des acteurs formidables

Laissons parler Télérama

Acteurs / rôles: Sabine Azéma : Kathryn. Hippolyte Girardot : Colin. Caroline Sihol : Tamara.Michel Vuillermoz : Jack. Sandrine Kiberlain : Monica.André Dussollier : Simeon. Alba Gaïa Kraghede Bellugi : Tilly.

SYNOPSIS

Qui est donc ce George Riley? Un homme mystérieux qui va semer la zizanie dans trois couples amis. Le médecin Colin apprend à sa femme Kathryn que son patient George Riley est condamné par la maladie. Or George a été le premier amour de Kathryn. George, convié par le couple à se joindre à leur troupe de théâtre amateur, joue des scènes d’amour pleines de sous-entendus avec Tamara, la femme de son meilleur ami Jack, qui trompe allégrement sa femme. Se sentant menacé, Jack tente de persuader Monica, l’épouse de George qui tente de refaire sa vie avec le fermier Simeon, de revenir auprès de son mari. Objet des attentions de toutes ces femmes, avec laquelle George partira-t-il en vacances à Ténérife ?

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 26/03/2014

Ainsi donc le dernier plan de l'ultime film d'Alain Resnais restera une carte postale représentant la Mort, qu'une jeune fille dépose avec amour sur une tombe. Une mort presque souriante. Il serait donc tentant de considérer Aimer, boire et chanter comme le testament artistique du cinéaste. Mais on ferait fausse route. D'une part, parce que, quelques jours avant sa disparition, le 1er mars, à 91 ans, Resnais travaillait encore sur la préparation d'un nouveau long métrage. D'autre part, parce que la mort n'a cessé de hanter son oeuvre, y compris dans des films en apparence aussi enjoués qu'On connaît la chanson. Aimer, boire et chanter n'est pas davantage un film qui synthétiserait soixante ans de création cinématographique, entre formalisme d'avant-garde et culture populaire. Il s'agit plutôt d'une variation ludique autour de quelques figures et motifs chers au réalisateur de Smoking/No smoking ; ou, pour reprendre les termes de l'oraison funèbre prononcée dans le film, de la nouvelle fantaisie d'un « homme joyeux dans un monde dépourvu de joie »…

Aimer, boire et chanter, donc… Mais, surtout, brouiller les pistes. Resnais plante le(s) décor(s) par une série de travellings réalistes dans la campagne du Yorkshire, aux abords d'un manoir cossu, le long de rues aux immeubles de brique. Mais du réel à l'imaginaire, il n'y a qu'une collure de montage. A la maison avec jardinet typiquement anglaise succèdent son « interprétation » en dessin par l'auteur de BD Blutch, puis sa recréation stylisée par Jacques Saulnier, le fidèle décorateur de Resnais : les murs sont de grandes toiles peintes, la pelouse est synthétique et les fleurs sont en carton-pâte. Artifices, toujours, dans les premiers mots échangés par Kathryn et son époux, Colin. La diction est bizarrement affectée, le ton, bien trop emphatique pour une conversation de petit déjeuner sur la marmelade. Et pour cause… Quand, deux minutes plus tard, Kathryn reproche à Colin de ne pas respecter ses « silences », on comprend que le couple répète une pièce. Le film joue ainsi constamment de la mise en abyme autour d'une scène de théâtre où se disputent et se réconcilient six membres éminents de la troupe d'Alain Resnais — les « historiques » Sabine Azéma, André Dussollier (sous-utilisé), Michel Vuillermoz (génial) et Hippolyte Girardot, rejoints par deux nouvelles sociétaires, Sandrine Kiberlain et Caroline Silhol. Le cinéaste, dans un des savoureux tours de passe-passe qu'il affectionne, ironise d'ailleurs sur sa passion de toujours pour les dispositifs théâtraux : Dussollier revient, déçu, d'une représentation de la pièce jouée par les autres et avoue « préférer le cinéma ». « Alors, la prochaine fois, on ira au cinéma », lui répond Sandrine Kiberlain.

Comme dans Vous n'avez encore rien vu !, l'histoire s'organise autour d'un absent… omniprésent dans les conversations et qui, en coulisse, tire les ficelles. Il va bientôt mourir. Ses amies, affligées, décident de se relayer à son chevet pour rendre ses derniers mois moins pénibles. Mais le moribond a de la ressource et le récit contredit rapidement son prologue tragique. L'homme invisible redevient le chéri de ces dames dans un enchaînement de quiproquos dignes d'une comédie de boulevard — sauf qu'ici les portes ne claquent pas : elles glissent et s'écartent dans un bruissement de tissus. Chez Alan Ayckbourn, le dramaturge anglais qui, après Smoking/No smoking et Coeurs, inspire pour la troisième fois Resnais, le vaudeville est souvent plus profond qu'il n'y paraît. Plus grinçant, plus absurde aussi, accordé au goût du réalisateur pour les digressions surréalistes. Dans Les Herbes folles, une petite fille demandait à sa mère si elle pourrait manger des croquettes une fois devenue chat. Ici, c'est une taupe en peluche qui sort de son trou pour ricaner du spectacle de ces drôles d'humains. Le dernier clin d'oeil d'un cinéaste jusqu'au bout malicieux. — Samuel Douhaire

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