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Second court métrage de Damien Chazelle, (né en 1985 à Providence Rhode Island)

Avec Miles Teller , JK Simmons , Melissa Benoist

Comment vous dire après ces dernières semaines d'angoisse, de colères rentrées ou exprimées, de débats face à la haine et la bêtise, c'est un film ou j'ai trouvé LE moment de décompression que ceux qui l'on déjà vu pourront comprendre.

Pour les autres le film est encore à l'affiche (sortie le 24 décembre 2014) dans de nombreuses salles. Il vit. Tentez donc l'expérience.

Les 5 dernières minutes de Whiplash vous donnent vraiment un coup de fouet et vous soulèvent.

J'ai donc pensé à La bande de Charlie, car il s'agit de leur musique, le jazz.

Et la pression, les angoisses d'Andrew, ses doutes et ses espoirs quelque part sont ou ont été à un moment les nôtres.

Il n'est pas facile d'accéder au nirvana quelle que soit ses objectifs.

Un film complexe (rapport maître et élèves très durs) mais rempli d'énergie, celle qui nous remue nous mêmes.

Si le destin ne nous mène pas à la baguette, nous en sommes aussi les décideurs mais à n'importe qu'elle prix ? That is the question !

LA FORCE EST EN NOUS !

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LA CRITIQUE TELERAMA DU 24/12/2014

Garder ses mains dans ses poches quand surgit le dernier plan de Whiplash, c'est comme assister à un concert de Stromae assis : mission impossible.

Partout où il passe, Sundance, Cannes, Deauville, et même, fait rarissime, en projection de presse, ce film électrisant produit chaque fois l'effet d'un coup de fouet (whiplash, en anglais) vivifiant. Et provoque un irrépressible besoin d'applaudir…

Sur le papier, l'histoire d'Andrew n'a rien d'euphorisant.

Bien décidé à devenir le meilleur, ce jeune batteur d'un conservatoire de Manhattan réussit à intégrer un orchestre de jazz ultra prestigieux.

Le hic : il est dirigé par le terrifiant Terence Fletcher, qui tient la perversité et l'humiliation pour des vertus pédagogiques (imaginez le Marquis de Sade à la tête d'un IUFM).

Avec une virtuosité incroyable, Damien Chazelle fait de cette maigre intrigue un duel captivant où le jazz, musique jouissive, se fabrique dans la douleur, à grands jets de sueur et de sang. Mise en scène syncopée, tension permanente, jeux d'éclairage dignes d'un film noir… S'inspirant de sa propre expérience à la batterie, le réalisateur américain mélomane (son premier film rendait hommage aux musicals des années 1930) imprime au récit le tempo de ces vieux standards de jazz (dont Whiplash) qui donnent tant de mal à Andrew.

En quelques gros plans — la main d'un batteur truffée d'ampoules, une flaque de salive aux pieds d'un trompettiste —, le réalisateur rend sensible la souffrance et l'angoisse de ces jeunes musiciens qui, sous une façade harmonieuse, se livrent à une compétition acharnée.

Dans ce combat sans merci, l'art de l'instrumentiste vire au sport de combat et la salle de concert au ring de boxe. Avec les répliques de Fletcher, le bourreau des pupitres, en guise d'uppercuts : « Voyons si tu es là grâce à ton physique… », dit-il à une jolie tromboniste en lui faisant signe de jouer. Une seule note et le verdict tombe, cinglant : « La réponse est oui. »

Formellement maîtrisé, le film brille, aussi, par ses qualités d'écriture. Au fil d'un récit qui ne cesse de se réinventer jusqu'au twist final, les personnages se densifient, gagnent en complexité.

Entre le jeune ambitieux et le prof castrateur, le face-à-face devient de plus en plus ambigu. Andrew (excellent Miles Teller), d'abord pathétique et intrépide, se révèle arrogant, très mauvais camarade, prêt à toutes les bassesses pour devenir un grand.

Quant à la cruauté de son mentor, interprété par J.K. Simmons, connu pour son rôle de sadique dans la série Oz, elle masque une âme tourmentée. Intimement persuadé que le génie ne peut naître que d'une réaction d'orgueil, Fletcher croit dur comme fer à la légende de Charlie Parker : le roi du be-bop serait devenu le « Bird » après avoir reçu, un soir où il avait mal joué, une cymbale et des moqueries en pleine tête.

A la fin du concert, pardon, du film, un ultime et magistral morceau de bravoure devrait départager les spectateurs : d'un côté, les humanistes, qui estimeront que le jeu n'en vaut pas la chandelle, de l'autre, les esthètes, pour qui la beauté n'a pas de prix.

Mathilde Blottière

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