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Comme on l'a vu dans le précédent article, c'est d'Angleterre qu’apparais la mode des clowns modernes.

Provocants, déjantés, effrayants ils doivent leur style à un certain Joe Grimaldi, clown attitré du Sadlers'Well Théâtre,

Il n'a rien à voir avec le Prince de Monaco et sa famille d'opérette, autant le préciser tout de suite.

Quoique ? Le Festival International de Monaco bénéficie depuis près de 40 ans d'un soutien sans faille de la principauté.

Mais si l'école anglaise crée le personnage du clown contemporain, «(cocorico) il faut parler du premier clown français et toulousain, Jean-Baptiste Auriol (1806-1881). Mais il n'est pas clown stricti sensus.

Sauteur, jongleur, acrobate (sur chaises, échasses ou bouteilles), écuyer, danseur de corde avec touces talents il joua au Cirque-Olympique (celui de Franconi), Boulevard du Temple et au Cirque des Champs-Élysées de juillet 1834 à 1852.

 Joe Grimaldi, Jean-Baptiste Auriol et les Amis du clown Chocolat
 Joe Grimaldi, Jean-Baptiste Auriol et les Amis du clown Chocolat
 Joe Grimaldi, Jean-Baptiste Auriol et les Amis du clown Chocolat

Joe Grimaldi, Jean-Baptiste Auriol et les Amis du clown Chocolat

-quid levius pluma ? – pulvis (Quoi de plus léger que la plume ? – la poussière ! )

-quid pulvere ? – ventus (Quoi de plus léger que la poussière ? – le vent ! )

-quid vento ? – Auriol (Quoi de plus léger que le vent ? – Auriol !)

A l'origine des clowns (2)
A l'origine des clowns (2)
A l'origine des clowns (2)
A l'origine des clowns (2)

Revenons à notre clown Grimaldi.

Joseph Grimaldi fut le plus célèbre mime et clown anglais du XIXe Siècle. Inspiré originellement par la commedia dell Arte, c'est lui qui fixa véritablement le type du clownmoderne avec son personnage de Clown Joey.

Après sa mort, ses Mémoires furent éditées en 1838 par Charles Dickens.

Son père, Joseph Grimaldi (né à Gènes en 1713 et mort à Londres en 1788) fut dentiste et danseur. Il régla de nombreux ballets et pantomimes pour les théâtres deDruny Lane et de Sadler's Wells.

Comme on le voit sur l'affiche, le niais et balourd paysan a laissé place à un personnage plus travaillé. Maquillage violent, crâne rasé, toupet à la Huron, très Punk en fait, le costume multicolore chargé de rubans ou le rouge dominait tranchait avec le blanc de ses habits accentuant cette profusion de grimaces et de tâches de couleurs.

Serviteur de Bacchus dans ses excès, Grimaldi se distingue aussi par des numéros ou la violence n'est pas exclue.

Transgressif en tout, son apparition sur la scène explosait le ronron du spectacle. Voix puissante, un physique bouboule accentuait encore ce personnage caricaturale.

Laissons Charles Baudelaire mieux nous en parler.

« Il m'a semblé que le signe distinctif de ce genre de comique était la violence. Le Pierrot anglais arrivait comme la tempête, tombait comme un ballot, et quand il riait, son rire faisait trembler la salle ; ce rire ressemblait à un joyeux tonnerre.

C'était un homme court et gros, ayant augmenté sa prestance par un costume chargé de rubans qui faisaient autour de sa jubilante personne l'office des plumes et du duvet autour des oiseaux ou de la fourrure autour des angoras.

Par dessus le farine de son visage, il avait collé crûment sans gradation, sans transition deux énormes plaques rouges pur.

La bouche était agrandie par une prolongation simulée des lèvres au moyen de deux bandes de carmin, de sorte que, quand il riait, la gueule avait l'air de courir jusqu'aux oreilles.
Quant au moral, le fond était le même que celui du Pierrot que tout le monde connaît : insouciance et neutralité, et partant accomplissement de toutes les fantaisies gourmandes et rapaces au détriment tantôt de Harlequin tantôt de Cassandre ou de Léandre. Seulement là où Deburau eût trempé le bout du doigt pour le lécher, il y plongeait les deux poings et les deux p
ieds.

Et toutes choses s'exprimaient ainsi dans cette singulière pièce, avec emportement ; c'était le vertige de l'hyperbole. »

Charles Baudelaire, « Sur la pantomime anglaise au Théâtre des Variétés ». 1855-1857.

né le 9 avril 1821 mort le 31 août 1867 à Paris.

né le 9 avril 1821 mort le 31 août 1867 à Paris.

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