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Courrez voir le nouveau film d'Emmanuelle Bercot (1). la fille de Brest, je dirai plutôt

un film sur une cama-rade de Brest ….  (pardon pour ce mauvais jeu de mot). Mais le mot camarade (celui qui partage la même chambre) n'est pas de trop.

Le médecin ne partage t'il pas le même destin (lit) que ses patients ?

L'acte médical n'est-il pas un partage, une nécessité, une foi ?  

Le film nous montre le combat d'une femme de conviction, le docteur pneumologue Irène Frachon (2), « la foi protestante chevillée au corps », qui mène combat contre les lobbys du médicament, cette industrie tentaculaire qui tient par intérêt/docilité/compromission/complicité le monde médical, mais aussi les plus hautes autorités de la santé et du monde politique.    

Il y a du Ken Loach dans ce film. Suspens, émotions, enquêtes se succèdent illustrés par des personnages attachants, fragiles, des David contre Goliath et à la fin ……  c'est David qui gagne.

Un médicament contre la morosité, le découragement ambiant des "c'est comme ça, on peut rien y faire ….", car le combat de cette lanceuse d'alerte, cette flamme (femme) révoltée par le mépris qu'accorde à la vie ces labos pour les patients, va entrer et nous entraîner dans l'arène ou plutôt l'Océan de la lutte.

Rien n'est jamais perdu. Et si je donne cette image de pieuvre au sujet de l'industrie pharmaceutique, c'est que si là ils ont perdu, ailleurs ils étendent leurs tentacules pour continuer leurs méfaits.
Ce combat n'est pas vain il nous interpelle, résonne en chacun de nous. Il fait appel au courage pour mettre en accord nos convictions profondes et nos actions, que l'on soit croyant ou pas, c'est une question d'éthique. Le risque est immense mais 
les profits ne sont pas plus forts que nos vies.

Belle leçon de résistance !

Durée 128 mn

Nationalité : français

 

Avec Sidse Babett Knudsen (Irène Frachon) , Benoît Magimel (Antoine Le Bihan) , Charlotte Laemmel(Patoche)  Voir la distribution

 

 

Critique de Télléram lors de la sortie en salle le 23/11/2016

Par Samuel Douhaire

Elle se débat dans les vagues, seule dans l'océan déchaîné. La première image de La Fille de Brest symbolise la bataille menée, envers et contre (presque) tous, par Irène Frachon pour faire interdire le Mediator. La pneumologue du CHU breton avait découvert un lien direct entre des morts suspectes et la prise de ce médicament antidiabète — et souvent prescrit comme coupe-faim… Pendant des années, la modeste praticienne a dû affronter le laboratoire Servier, mais aussi les autorités de contrôle sanitaires, rétives à sanctionner ce poids lourd de l'industrie pharmaceutique, fleuron de « l'excellence » à la française, et sa molécule qui « avait fait ses preuves »…

A la manière de Steven Soderbergh dans Erin Brokovich, autre film coup-de-poing sur une femme qui cherche à faire triompher la vérité, Emmanuelle Bercot plonge dans les coulisses de ce combat du pot de terre contre le pot de fer avec une densité d'informations à donner le vertige. Pas besoin toutefois d'être un étudiant en cinquième année de médecine pour apprécier les études épidémiologiques analysées dans le détail et le vocabulaire « pointu » : la réalisatrice compense la dimension parfois technique du sujet par un récit hyper rythmé conçu comme un thriller.

La Fille de Brest s'inscrit dans la lignée des grands films dossiers de Costa-Gavras. Même souci d'exactitude documentaire — au point de reconstituer une autopsie avec un luxe de détails à la limite du gore ! Même recours habile à quelques pointes d'humour malgré la gravité du propos. Et même importance apportée aux seconds rôles. Benoît Magimel est particuliè­rement émouvant en chercheur galvanisé par la fougue de l'héroïne. Il faut dire que, dans la blouse blanche du docteur Frachon, Sidse Babett Knudsen déménage. Les cinq premières ­minutes, le léger accent de l'actrice ­danoise a de quoi troubler. Mais sa sincérité, son énergie, son côté un peu clown aussi, finissent, comme son personnage, par briser toutes les résistances.

 

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