de Nathalie Coutelet, Enseignant – Chercheur,

Maître de conférences à l'Université Paris 8 département Théâtre

Docteur en Esthétique, sciences et technologie des arts.

Voici son courrier en réponse à notre lettre.

Cher Monsieur,

Merci beaucoup pour ce courrier, qui me fait très plaisir. Votre collectif est très intéressant et me touche, bien évidemment.

Lier le rapport à l'artiste que fut Chocolat à la ville de Bordeaux me semble également très juste.

Je suis bien entendu tout à fait prête à vous soutenir, car la démarche me paraît indispensable au travail de mémoire, pour l'histoire du spectacle, mais aussi, plus généralement, pour l'histoire du pays dans son rapport aux Noirs, plus généralement encore, aux "autres".
N'hésitez pas à me joindre et à me donner des nouvelles de votre projet.
Bien cordialement,

PS: je parle en effet aussi de Chocolat dans l'ouvrage Histoire des artistes noirs du spectacle français, dans deux articles intitulés "Le corps noir selon Gémier" (in L'Ethnographie) et "Chocolat: du Nouveau-Cirque aux Folies-Bergère, itinéraire d'un clown noir" (in Les Arts de la scène à l'épreuve de l'histoire, Marina Nordera-Roxane Martin dir.)

Sur le plan des détails précis de l'itinéraire de Chocolat, c'est bien sûr l'ouvrage de Gérard Noiriel qui est le plus précis, je l'ai abordé plutôt sur le plan artistique et de la réception par le public et la critique.

Nathalie Coutelet

Courrier envoyé le 30 avril à l'attention de Madame Nathalie COUTELET,

Bonjour Madame,

La découverte de votre publication sur « Chocolat, une figure de l'altérité sur la piste », en plus des anecdotes relatées, approfondie, confirme et argumente la démarche qui est la notre, autour de ce personnage et de sa modernité.

Je parle de découverte(s) car l'objet de votre travail est passionnant, trouve écho dans mes réflexions concernant les amis du clown chocolat et à mes expériences professionnelles et militantes antérieures.

Je vous dois bien sûr quelques explications.

Militant à Espaces Marx Aquitaine, je participe modestement au collectif des rencontres : « La classe ouvrière, c'est pas du cinéma » nées en 2003.

En 2012 le thème retenu était « Immigration et parcours d'immigrés ». 2012, c'était aussi la parution du livre « Chocolat, clown nègre », de Gérard Noiriel qui a été l'occasion de prise de contact. Malheureusement nous n'avons pu faire venir à Bordeaux le spectacle de Marcel Bozonnet, inspiré du livre de Gérard, pour des raisons financières,.

2012 c'est notre découverte de Chocolat. Depuis nous avons créé « les amis du clown chocolat » afin que la ville (qui doit sa beauté au commerce triangulaire), le reconnaisse car enfin, c'est là qu'il y est décédé, si misérablement.

Vous n'êtes pas sans ignoré le tournage en 2014, du film réalisé par Roschdy Zem avec Omar Sy, film qui va réhabiliter, la vie de notre clown. Sortie prévue en 2015.

Nous nous emparons de cette actualité pour en alimenter nos objectifs.

L'association (assopourquoipas33) qui supporte les amis du clown chocolat s'inscrit cette année dans un appel à projets pour la promotion de l'égalité et de lutte contre les discriminations, organisé par la ville de Bordeaux.

Nous voulons y présenter le spectacle « Chocolat Blues » auprès du public jeunesse et au-delà, organiser rencontres, dédicaces et conférences diverses sur Chocolat, la vie culturelle à l'époque, le regard sur l'enfance et l'altérité, hier et aujourd'hui en lien avec la sorte du film.

Cette actualité est très motivante et votre travail sur le spectacle va nous aider à argumenter et approfondir la modernité de Chocolat en combattant tous les préjugés ouverts et masqués (de moins en moins) à l'égard du racisme.

Nous nous tournons vers vous pour vous informer de notre combat pour la mémoire et la reconnaissance du clown à Bordeaux et aussi espérer votre soutien dans ces démarches, en rejoignant Gérard Noiriel, Lilian Thuram, Bénédicte Rivière, et beaucoup d'autres.

Vous pouvez suivre les parutions des articles sur Chocolat et sur nos activités sur Facebook et notre blog.

Bien cordialement