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Jean Cocteau et le cake walk ?

Jean Cocteau fut un découvreur de talent, un homme anticipant avec beaucoup d'à propos son époque.

Il a décrit mieux que tout le monde la fin du succès de Footit et Chocolat, balayé par la nouvelle mode musicale dès 1904 : le cake-walk, à l'origine musicale* du ragtime, puis du jazz et de nouveaux rythmes des noirs américains en France et en Europe qui va les remplacer au Nouveau cirque.

La fin de leur succès, entraînera leur rupture en 1910.

Jean Cocteau en 1897 allant au Nouveau Cirque

Jean Cocteau en 1897 allant au Nouveau Cirque

Jean Cocteau et le cake walk ?

Footit souhaitant travailler avec ses enfants pour perpétuer la tradition familiale et aussi pour des raisons financières. Le cirque employeur ne payait qu'au clown principal un salaire, à charge pour lui de le répartir entre ses aides (d'où l'utilisation par les clowns des membres de leur propre famille : l'expression "enfants de la balle" vient de là).

Cela marquera la fin leur collaboration artistique, plongeant Chocolat dans la misère (on comprend ainsi pourquoi en plus de sa condition de nègre, il subissait des contraintes sociales et salariales défavorables.

Il ne lui restait plus que la course au cachet à Paris ou ailleurs, ce qui l'entraînera à Bordeaux en 1917, pour son dernier contrat.

Il est à noter que les choses sont très complexes et l'amitié et le respect ont existé entre Footit et Chocolat. C'est le propre fils de Footit qui déclarera le décès de Chocolat, devenu Raphaël Padilla par la décision de l'Officier d'Etat-civil de la Mairie de Bordeaux.

Regardez le cake-walk inspiré et inspirant ensuite de nombreux artistes (le plus connu étant Michael Jakson et son pas de dance the moon walk.

Document de 1903 dans le cake-walk et la naissance du noir dandy. Quelle classe !

Laissons parler, pour le style et le plaisir, Jean Cocteau, toujours dans son livre « Portraits et souvenir.:

« Brusquement, le cake-walk vint disperser et décolorer tout. Les projecteurs jaillirent des cintres du Nouveau-Cirque, des oriflammes de soie aux couleurs américaines se déployèrent à gauche et à droite des portes, les premiers nègres (on en connaissait que le pauve Chocolat) apportèrent le Cake solennel, une vague d'élégance remplit les gradins de femmes couvertes de perles et de plumes, d'hommes à monocle…….

Jamais le premier jazz au Casino de Paris accompagnant la danse de Gaby Desly et de Pilcer, jamais le nègre à blouse océane des Blacks Birds, ……..

Les projecteurs n'éclairent pas qui veut. Il arrive que les projecteurs flambent de pauvres bougres et soulignent leur solitude. M. Et Mme Elks dansaient.

Ils dansaient, maigres, crochus, enrubannés, constellés d'étoiles, éclaboussés de lumières blanches, le chapeau sur l'oeil et sur l'oreille…… Ils dansaient , ils glissaient, ils se cabraient, ils se cassaient en deux, en trois, en quatre, ils se redressaient, ils saluaient. Et derrière eux toute une ville, toute l'Europe, se mettaient à danser.

Et, à leur exemple, le rythme s'emparait du nouveau monde et après le nouveau monde du vieux monde et ce rythme se communiquait aux machines et des machines retournait aux hommes et cela ne devait plus s'arrêter et les Elks sont morts, morts Chocolat et Footit, mort le Nouveau Cirque et mort ou vif le cortège continue sa danse, conduit par de petites cannes et par les squelettes enrubannée des Elks. »

M et Mme Elks M et Mme Elks

M et Mme Elks

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