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À Pâques ou à la Trinité, comment diable peut-on « être chocolat » ?

Voici un article tiré d'un blog de ka Voix du Nord et écrit par Bruno Dewaele, le champion du monde d'orthographe, qui vous fait partager sa passion pour la langue française.

Aujourd'hui sa recherche porte sur le mot chocolat et son utilisation. Nous en arrivons aux mêmes conclusions c'est que l'origine d'une expression a peut être diverses origines et se renforce à l'occasion par un personnage ou un fait mais ce qui est sûr c'est que notre clown Chocolat est bien à l'origine de l'expression moderne "être chocolat", c'est ainsi qu'il annonçait au public l'avalanche de coups que Footit lui administrait à la fin de leur numéro.

Être Chocolat :

"Pour se le demander, est-il moment plus indiqué que ce jour béni de Dieu où les poules elles-mêmes pondent du cacao ?

Si le sens de l'expression est connu de tous, son origine est pour le moins controversée… Ce n'est pas que les hypothèses fassent défaut : en la matière, on afficherait plutôt complet ! D'aucuns ont avancé que ce tour devait beaucoup au petit monde de la boxe.

Ce chocolat aurait en effet partie liée avec les chocs auxquels on s'expose en montant sur un ring. Albert Dauzat se serait montré plus hardi encore en imaginant qu'il dérivait du moka qu'évoquait la prononciation de knock-out (« nokahout »). Ils sont pourtant légion à estimer que cette version-là est tirée par… l'élastique du flottant !

Plus vraisemblable et plus pittoresque apparaît la piste du bonneteau, ce jeu qui consiste à retrouver, soit un dé sous un gobelet, soit une carte parmi trois que l'animateur a préalablement mélangées : il n'était pas rare que, pour inciter les badauds à venir se faire plumer, un complice dudit animateur commençât par gagner à tous les coups.

Il se murmurait alors dans le milieu qu'il « faisait le chocolat », autrement dit qu'il constituait l'appât. Par extension, seraient ensuite chocolat ceux qui naïvement lui emboîteraient le pas, sans connaître, hélas, la même réussite !

Mais il est également possible qu'aient fait beaucoup, pour le succès de l'expression, deux clowns de la fin du XIXe siècle, qui avaient nom Footit et… Chocolat. Le premier était le clown blanc, le second, ça ne s'invente pas, un clown… de couleur, souffre-douleur du précédent comme le veut la tradition, et donc régulièrement berné. Comme, de surcroît, l'infortuné avait coutume de ponctuer chacune de ses déconfitures d'un pitoyable « Je suis Chocolat », on comprend aisément comment le tour fut joué !

Je m'en voudrais de ne pas signaler enfin qu'en Belgique on se dit… « chocolat bleu pâle » ! Dans un sens voisin du nôtre, si l'on en croit le Dictionnaire des belgicismes de Georges Lebouc.

Mais aussi, histoire de justifier une couleur qui se rencontrera rarement dans les produits dérivés du jour, pour signifier que l'on a mal au cœur, que l'on a l'estomac barbouillé.

Cela dit, libre à chacun d'estimer que tout ce qui précède relève d'une étymologie un tantinet cucul… la praline ! "

Bruno Dewaele,

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