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PourQuoiPas … une lecture Tamango. Un rendez vous de lecture mensuel autour d’un livre, nouvelle, roman, étude d’un écrivain.ne contemporain ou plus classique traitant de la question coloniale. On y retrouvera des auteurs connus pas forcément comme abolitioniste ou condamnant le colonialisme.
Cette nouvelle rubrique de notre association est rendue possible grâce à la radio la clé des ondes 90.10 et les animateurs de l’émission du Guide du Bordeaux colonial, plus particulièrement Martine et Bertrand nos lecteurs.
Nous proposons une version vidéo (environ 5 mn) pour la présentation de l’auteur et ou radio pour les extraits de l’ouvrage durant une quinzaine de minutes.

Prosper MERIMEE (1803-1870) autour de Tamango

Ecrivain français du début du 19 e siècle, mais également historien, archéologue, il est issu d’une famille bourgeoise cultivée de province, ses parents sont artistes, lui-même est un pianiste réputé.
Comme tous les bourgeois, il poursuit des études de Droit, de Philo et de Langues, il sera en particulier traducteur de l’anglais puis du russe. Parallèlement à sa carrière d’écrivain, il poursuivra une carrière administrative, et deviendra grand Commis de l’Etat.
En 1834 il sera Inspecteur des Monuments historiques et entretiendra des liens privilégiés avec l’architecte Viollet-le-Duc. Il sera proche également de la future impératrice Eugénie dès 1830 puis du couple impérial en 1853, année où il sera nommé sénateur.
Il sera élu à l’Académie française en 1844.
Mérimée aurait pu être un bourgeois conservateur mais n’en a pas appliqué les codes : il est anticlérical, opposé à la notion de famille, il ne s’est jamais marié, n’aura pas d’enfant, et se situe du côté des abolitionnistes.
Tamango
C’est dans ce contexte qu’il écrit la nouvelle « Tamango » en 1829 : rappelons que l’esclavage a été aboli officiellement en 1794 par la Révolution, rétabli par Napoléon en 1802. Louis XVIII en 1818
interdit la traite mais elle se poursuivra malgré tout, à Bordeaux par exemple, jusqu’en 1826. En 1827 puis 1831, des lois renouvellent cette abolition. L’esclavage donc la traite ne sera aboli qu’en 1848, 20 ans après la publication de « Tamango ».
Mérimée s’appuie sur les écrits abolitionnistes de l’époque de Thomas Clarkson, l’Abbé Raynal, l’Abbé Prévost.
Dans cette nouvelle, Mérimée, tout en utilisant les clichés racistes caractéristiques de l’époque, décrit avec minutie et réalisme les différentes étapes du trafic de la traite : la construction du bateau, les équipements intérieurs destinés au transport des esclaves, les négociations avec les
marchands d’esclaves sur la côte africaine, le voyage, la mutinerie ….
Récit court, froid, très descriptif et sans jugement, dont la lecture, disait-on valait mieux que 20 plaidoyers contre l’esclavage.
Résumé de la nouvelle Tamango
Le capitaine Ledoux, commandant et constructeur du bateau négrier « L’Espérance » se rend à Joale, port sénégalais et négocie avec Tamango, chef guerrier, l’achat d’esclaves. Ivre, celui-ci lui donne sa femme Ayché. Au matin, il regrette, rejoint « L’Espérance »où Ledoux le fait prisonnier. Tamango provoque une mutinerie dans laquelle tous les matelots et esclavagistes sont tués….Cependant ne connaissant aucune technique de navigation, les insurgés meurent peu à peu tandis que seul Tamango est recueilli par un navire anglais et déposé libre en Jamaïque. Il devient militaire dans l’armée britannique puis meurt d’alcoolisme.
Le premier Empire: Prosper Mérimée est né le 23. septembre 1803 dans une famille. d artistes bourgeois, et ses. parents étaient des personnes athées. La famille n’était pas. Riche, mais elle menait une vie intéressante et calme. Ses parents recevaient de nombreux. artistes, français et anglais. Portrait de Prosper Mérimée à l âge de cinq ans peint par sa mère en 1808 © Bibliothèque nationale de France (Estampes) Eventuellement, Mérimée fait des études au Lycée Napoléon (qui. deviendra le Lycée Henri IV), ce qui le met en contact avec les fils. de l élite parisienne ; entre eux, Adrien de Jussieu, Charles Lenormant et Jean-Jacques Ampère avec qui il traduit Ossian. En 1819, il s inscrit à la faculté de droit. -Il obtient sa licence en La même année, il est exempté du service. militaire, pour faiblesse de constitution. Néanmoins, il sera incorporé en à la Garde nationale. -En 1831, il entre dans la fonction. publique. Toutefois, il a déjà commencé à écrire. et à se faire publier. En 1834, Mérimée entreprend des recherches dans le domaine de l histoire. Dès 1838 : l archéologie et l historiographie deviennent pour lui, des activités. solidaires toutes les deux vouées au service du passé. -Ses connaissances linguistiques (l’anglais, l’espagnol, le grec, le russe) lui. permettent d explorer l antiquité gréco-romaine, le Moyen Âge espagnol et les. XVIIe et XVIIIe siècles russes. Le traducteur : Traductions d écrivains russes notamment, mais aussi de l’anglais et de. l’espagnol. Un auteur qui en a inspiré d’autres : L œuvre de Mérimée a fait l objet de nombreuses adaptations musicales, théâtrales, chorégraphiques et cinématographiques, parmi lesquelles, l’opérette, La Périchole et le film, le Carrosse d or de Jean Renoir, d après la pièce le Carrosse du Saint-Sacrement (1829), et surtout l’opéra adapté de Carmen par Georges Bizet. L oeuvre de Prosper Mérimée ( ) est un mélange de romantisme. noir et d écriture maîtrisée. Il oppose les passions les plus fortes, la violence des âmes à la rigueur d un. style qui reste un modèle de prose classique. Il possède quelques traits bien romantiques : -le goût pour le voyage, -son goût pour les femmes (il ne se marie jamais), -son goût pour l’histoire : marchant dans les. pas de Walter Scott, -il est, dans les années 1820 avec Vigny et. Ludovic Vitet, un des premiers. auteurs de romans historiques. Il est mondain et cherche les honneurs, ce qui l’éloignera peu à peu de Stendhal. qui était son ami. Mérimée, agnostique et qui n a jamais été baptisé, nourri de Voltaire, des. Encyclopédistes et des Idéologues, rivalisant avec son ami Stendhal de sarcasmes. contre l Eglise, les prêtres et toutes les religions, affichait l impiété, un. matérialisme intrépide, une confiance hautaine dans la science et la raison. En fait, il n est sûr de rien, il est torturé par le doute, obsédé par une présence. qu il n appelle pas Dieu parce qu il se refuse au dogme comme à la révélation, mais qu il décèle dans les forces mystérieuses de l Univers, dans la toute. puissance du destin, dans l innommable comme dans l ineffable . Stendhal, lui, n avait aucune inquiétude religieuse ni métaphysique : aussi n a-t-il jamais écrit de conte fantastique . Pour en rêver, ne fût-ce qu un seul, il faut avoir le sens du mystère, de l au-delà, d une transcendance de quelque nature qu elle soit. Marcel Schneider, La littérature fantastique en France, Fayard, 1964.
- 1.PourQuoiPas avec… Lizzet Barthel et Piroger Bakambo sur Radio CHU
- 2.PourQuoiPas … une lecture Tamango de Prosper Mérimée
- 3.PourQuoiPas avec … Victor Ségalen
- 4.Musiques, chansons en goguettes
- 5.Guide du Bordeaux colonial génèse
- 6.La boulangère, contre la violence faites aux femmes
- 7.Littérature, cinéma, radio dé-coloniale
- 8.L’école aux colonies entre mission, civilisatrice et racialisation 1816-1940
- 9.Djaïli Amadou Amal “les Impatientes” : le mariage forcé
- 10.Non à la LGV Bordeaux Toulouse
- 11.Histoire de voir … histoires au pluriel sur la clé des Ondes saison 1
- 12.Souscription livre colloque Gilets Jaunes acte II
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